Séismes en Türkiye et en Syrie : face à l’ampleur de la catastrophe, l’ONU juge nécessaire d’intensifier les efforts


Des sauveteurs recherchent des survivants sous les décombres dans le quartier d'Al-Aziziyeh à Alep en Syrie.

© UNHCR/Hameed Maarouf
Des sauveteurs recherchent des survivants sous les décombres dans le quartier d’Al-Aziziyeh à Alep en Syrie.

7 février 2023
ONU

Face à l’impact dévastateur des multiples tremblements de terre en Türkiye et en Syrie, les agences humanitaires de l’ONU ont insisté mardi sur la nécessité d’intensifier les efforts de recherche et de secours aux victimes et de veiller à ce que l’aide vitale parvienne à tous ceux qui en ont besoin.

Selon le gouvernement de Türkiye, au moins 3.381 personnes sont mortes et plus de 20.000 ont été blessées après qu’un séisme de magnitude 7,8 a frappé lundi matin près de la ville méridionale de Gaziantep, suivi d’un autre tremblement de terre de magnitude 7,5 plusieurs heures plus tard.

Près de 6.000 bâtiments se seraient également effondrés dans le pays, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève.

Les besoins de la Syrie sont également énormes, a poursuivi le porte-parole d’OCHA, tout en relayant les informations des autorités sanitaires du pays qui ont fait état de 769 morts et de 1.448 blessés à la suite des tremblements de terre, à Alep, Lattaquié, Hama, la campagne d’Idlib et Tartous.

L’ONU octroie 25 millions de dollars

Après avoir enduré les premiers tremblements de terre, les communautés traumatisées en Syrie ont ensuite dû faire face à plus de 200 répliques.

« Cela est bien sûr arrivé au pire moment pour de très nombreux enfants vulnérables dans ces régions qui avaient déjà besoin d’une aide humanitaire », a déclaré James Elder, porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

« Ils se sont couchés comme d’habitude, ils ont été réveillés par les cris de leurs voisins, par des bris de verre et par le bruit terrifiant du béton qui s’effrite », a-t-il ajouté.

En réponse aux séismes, les Nations Unies ont annoncé mardi une subvention de 25 millions de dollars pour soutenir la réponse humanitaire. L’argent proviendra du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF).

« Alors que les habitants de la région font face aux conséquences dévastatrices de cette tragédie, nous voulons leur dire qu’ils ne sont pas seuls », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths. « La communauté humanitaire les soutiendra à chaque étape de la sortie de cette crise ».

A la recherche de survivants suite au tremblement de terre dans le quartier d'Al-Aziziyeh à Alep en Syrie.

© UNHCR/Hameed Maarouf
A la recherche de survivants suite au tremblement de terre dans le quartier d’Al-Aziziyeh à Alep en Syrie.

Déjà déplacés par la violence

Dans une Syrie en crise après 13 ans de guerre, les agences onusiennes sont notamment préoccupées par le sort des personnes touchées par la catastrophe de lundi qui vivent dans des zones tenues par l’opposition dans le nord-ouest du pays, alors qu’elles ont souvent été contraintes de fuir leur domicile à plusieurs reprises en raison de violents combats.

« C’était déjà une situation d’urgence dans le nord-ouest de la Syrie où quatre millions de personnes reçoivent une aide humanitaire. Les communautés là-bas sont aux prises avec une épidémie de choléra, un hiver brutal et bien sûr un conflit », a expliqué M. Elder.

Faisant écho à ces préoccupations, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a déclaré que la situation est tragique dans les 10 provinces turques touchées par les tremblements de terre.

Dans certaines de ces provinces touchées en Turquie, 50% des personnes sont désormais des réfugiés, tandis qu’en Syrie, le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, a décrit l’urgence du tremblement de terre comme un « coup de marteau » pour les populations déplacées qui n’ont pas de travail et dont les économies sont épuisées. « Nous sommes au plus profond de l’hiver, nous avons vu des tempêtes de neige et bien sûr, comme vous le savez, la guerre dure depuis plus d’une décennie », a-t-il déclaré.

Alors que les équipes internationales de recherche et de secours arrivent dans la région, coordonnées par OCHA, le porte-parole Jens Laerke a souligné qu’il y a « une fenêtre d’environ sept jours… où nous trouverons des survivants vivants. Cela peut arriver plus tard, mais il est vraiment essentiel que ces équipes se mobilisent le plus tôt possible ».

Les pénuries de carburant entravent les secours

Outre les dégâts matériels causés aux routes et aux infrastructures publiques qui rendent le travail des équipes de secours plus difficile, la situation économique désastreuse de la Syrie a également ralenti les efforts de secours.

« Les efforts de recherche et de secours sont actuellement entravés par le manque d’équipements pour enlever les débris », a déclaré Tommaso Della Longa, porte-parole de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). « Il y a une grave pénurie de carburant dans toute la Syrie, ce qui a entravé le fonctionnement de la machinerie lourde, le transport du personnel et les services d’ambulance d’urgence ».

En écho à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies à tous les pays pour qu’ils soutiennent tous ceux qui « ont déjà un besoin urgent d’aide humanitaire », M. Laerke a lancé un appel à l’aide. « Il est impératif que tout le monde voie cela… pour ce que c’est : une crise humanitaire où des vies sont en jeu. S’il vous plaît, ne politisez rien de tout cela, acheminons l’aide aux personnes qui en ont désespérément besoin ».

À ce jour, environ 8.000 personnes ont été secourues par des équipes coordonnées par l’Autorité turque de gestion des catastrophes et des urgences (AFAD), selon le HCR.

D’autres agences et partenaires des Nations Unies ont également fourni une aide vitale sur le terrain, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Nous avons en fait été en mesure de déplacer des kits de traumatologie et de chirurgie à travers la frontière depuis Gaziantep où, bien sûr, nous avons prépositionné des fournitures et nous avons pu approvisionner, depuis hier, 16 hôpitaux en Syrie, dans les zones touchées », a déclaré Dr Margaret Harris, porte-parole de l’OMS.

Les Palestiniens touchés

Selon l’agence des Nations Unies qui s’occupe des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, environ 90% de ces familles de réfugiés palestiniens en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire en raison des tremblements de terre.

Quelque 438.000 réfugiés palestiniens vivent dans 12 camps de réfugiés en Syrie et le nord de la Syrie abrite 62.000 réfugiés palestiniens à Lattaquié, Neirab, Ein-el Tal et Hama.

Ajoutant sa voix à celles qui expriment leur sympathie pour toutes les personnes touchées par la catastrophe, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a déclaré qu’il était profondément attristé par les pertes tragiques en vies humaines et les destructions massives.

Syrie: les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi grands, estime Guterres


Un garçon de 13 ans au travail dans un atelier de mécanique, en Syrie.

UNICEF/Alessio Romenzi Un garçon de 13 ans au travail dans un atelier de mécanique, en Syrie.

20 juin 2022

Au Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres a ce mercredi estimé « désastreuse » la situation humanitaire en Syrie pour des millions d’enfants, de femmes et d’hommes. Bombardé, l’aéroport de Damas est fermé depuis le 10 juin, perturbant l’acheminement de l’aide.

La plus grande crise de réfugiés au monde continue d’affecter la région et le monde entier, a déploré le Secrétaire général, citant des chiffres sans appel : 14,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et 12 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, « ne sachant pas d’où viendra leur prochain repas ».

Les besoins sont les plus élevés depuis le début de la guerre, il y a plus de 11 ans : « 90% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, les infrastructures s’effondrent, détruites par des années de conflit », a-t-il égrené.

L’activité économique a diminué de moitié au cours d’une décennie de conflits, de crises financières régionales, de sanctions et de la pandémie de COVID-19. L’économie devrait encore se contracter cette année, a-t-il averti, citant la Banque mondiale.

L’aéroport de Damas bombardé

Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a au cours de cette même séance dressé un sombre bilan de la situation sécuritaire en annonçant qu’il y a cinq jours, une voiture piégée avait tué le chef du bureau d’une organisation humanitaire partenaire de l’ONU dans la ville d’Al Bab, ville située à 30 km au sud de la frontière turque.

« Une attaque déplorable », qui doit faire l’objet, selon lui, d’une enquête, et dont les auteurs doivent rendre des comptes.

Le 10 juin, l’aéroport de Damas, endommagé par une frappe aérienne, a été fermé et reste fermé à ce jour, ce qui a conduit le Programme alimentaire mondial (PAM) – à suspendre ses opérations, avec des conséquences directes sur l’acheminement de l’aide essentielle. Des responsables humanitaires de l'ONU arrivent de Türkiye dans la province syrienne d'Idlib pour évaluer les besoins des communautés déplacées (photo d'archives).

OCHA

Des responsables humanitaires de l’ONU arrivent de Türkiye dans la province syrienne d’Idlib pour évaluer les besoins des communautés déplacées (photo d’archives).

De plus, les mines terrestres continuent de menacer les communautés : le 11 juin, 10 civils ont été tués et 28 blessés lorsqu’une mine terrestre a explosé sous un véhicule civil transportant des agriculteurs au travail dans le village de Deir Eladas.

Le nord-ouest de la Syrie particulièrement vulnérable

La situation humanitaire nécessite selon le Secrétaire général 4,4 milliards de dollars pour venir en aide aux Syriens restés dans le pays, et 5,6 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir les réfugiés dans la région.

« Nous avons fait de grands progrès dans l’intensification de la réponse, mais il faut faire davantage », a pressé M. Guterres, appelant à honorer les généreuses promesses faites à Bruxelles lors de la dernière conférence des donateurs.

Les besoins en Syrie sont trop importants pour que l’on puisse y répondre uniquement que par des efforts immédiats : plus d’un quart de l’argent demandé est destiné à soutenir des secteurs liés au relèvement, comme l’éducation, a souligné le chef de l’ONU, indiquant que grâce aux projets déjà en cours, des millions de personnes bénéficient de la remise en état d’hôpitaux, d’écoles, de systèmes d’eau et d’assainissement ainsi que d’autres infrastructures de base endommagées par la guerre. Des enfants jouent sur les ruines d'un bâtiment dans la Ghouta orientale, en Syrie.

UNICEF/Amer Al-Mohibany

Des enfants jouent sur les ruines d’un bâtiment dans la Ghouta orientale, en Syrie.

Dans le nord-ouest de la Syrie notamment, les besoins continuent d’augmenter, avec 2,8 millions de personnes déplacées, principalement des femmes et des enfants. Beaucoup vivent dans des camps ou des installations informelles. Il s’agit de personnes ayant particulièrement souffert au cours des onze années de conflit et de crise humanitaire.

Prolonger l’aide transfrontalière depuis la Türkiye, un « impératif moral »

Suite à l’adoption de la résolution 2585 en 2021, les Nations Unies ont pu acheminer de l’aide à travers les lignes de front jusqu’au nord-ouest malgré un environnement opérationnel « incroyablement difficile ». La réponse humanitaire « massive » des Nations Unies et de leurs partenaires en Syrie a permis d’éviter le pire, mais il faut aller plus loin, a exhorté le chef de l’ONU, insistant sur l’importance de maintenir et d’élargir l’accès des convois, notamment par le biais d’opérations transfrontalières qui fournissent une aide vitale.

Depuis que l’aide transfrontalière depuis la Türkiye a été autorisée en 2014, plus de 50.000 camions ont traversé la Syrie pour apporter de l’aide aux personnes dans le besoin.

« L’opération transfrontalière des Nations Unies en Syrie est l’une des opérations d’aide les plus examinées et les plus surveillées au monde », a rappelé le Secrétaire général, avant de lancer un appel vibrant aux membres du Conseil pour qu’ils maintiennent leur consensus sur l’autorisation des opérations transfrontalières, en renouvelant la résolution 2585 pour une période supplémentaire de douze mois : un « impératif moral », selon lui.

M. Guterres a enfin rappelé que la seule façon de mettre fin à la tragédie humanitaire actuelle en Syrie était d’instaurer un cessez-le-feu à l’échelle nationale et de trouver une solution politique permettant au peuple syrien de déterminer son propre avenir.

L’opération turque en Syrie, la concurrence régionale et internationale


Abdul Basit Sida – 14 juin 2022

Le sujet de l’opération militaire turque attendue en Syrie est plus important que ce qui est souvent répandu et répété dans les médias et les déclarations sur les dangers du projet de “séparation kurde en Syrie”, qui n’a pas de composantes géographiques, démographiques et économiques, en plus les partis kurdes syriens, malgré leurs orientations différentes, ne proposent pas le projet de sécession et sont essentiellement des partis exigeants qui appellent à lever l’injustice contre les Kurdes et à reconnaître leurs droits nationaux légitimes. dans le cadre de l’unité de la terre et du peuple syriens.

Quant au Parti de l’Union démocratique, qui est la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lui aussi ne cesse de déclarer qu’il n’a pas de projet national, mais revendique plutôt le projet de « nation démocratique », pareillement au parti mère, qui a créé un parti politique avec des représentants au parlement turc, et nous entendons par là le « Parti démocratique des peuples ». Cependant, ce qui différencie les partis kurdes syriens et les “travailleurs du Kurdistan” avec ses différents fronts syriens, c’est que ce dernier est devenu, depuis le début des années quatre-vingt du siècle dernier, un maillon au sein du projet Assad-iran dans la région, et il assure toujours ce rôle, malgré le déplacement des missions et des formes de coordination à l’intérieur de la Syrie. Ce parti a pris le contrôle des zones kurdes syriennes, en coordination avec les autorités de Bachar al-Assad, et a annoncé le projet d’autogestion en Syrie par étapes 2013-2016, et il se commercialise en alliance avec les Américains qui ont approché ce parti après avoir renoncé, franchement, à l’option de changer l’autorité en Syrie ; Cette option ne figurait peut-être pas sur leur liste de priorités dès le départ ; Ce qui soutient cette possibilité, c’est que les Américains, et les Occidentaux en général, ferment les yeux sur l’expansionnisme iranien en Syrie en faveur de Bachar al-Assad, une expansion qui utilisait, et utilise toujours, des milices sectaires, en particulier des milices du Hezbollah, pour réprimer la révolution syrienne contre l’autorité corrompue et tyrannique sous le slogan « combattre le terrorisme ».

Dans le contexte de l’annonce explicite américaine que l’administration n’avait pas l’intention de changer de pouvoir en Syrie, l’entrée de la Russie en Syrie s’est faite à l’automne 2015, ce qui n’était probablement pas loin des ententes américano-russo-israéliennes, au motif que cela contribuera à contrôler les équilibres régionaux entre Israël, l’Iran et la Turquie dans l’arène syrienne, en échange du maintien de Bachar al-Assad tout en faisant des fioritures décoratives sur son autorité en vue de sa remise à flot et de sa commercialisation. Plusieurs pays arabes n’étaient pas loin de ces ententes ou conclusions.

Avec les développements de la guerre russe contre l’Ukraine, la détérioration des relations entre la Russie et l’Occident à la suite de cette guerre en cours, et les strictes sanctions occidentales contre la Russie à cause de cela ; Cela s’ajoute au généreux soutien occidental à l’Ukraine, et aux transformations structurelles profondes dans les politiques, orientations et calculs stratégiques des pays occidentaux, notamment en termes de renforcement des capacités militaires, et la recherche sérieuse d’alternatives convaincantes et garanties à ses importations d’énergie russe ; toutes ces variables, et peut-être d’autres, ont poussé la Russie à retirer une partie de ses forces de Syrie, elle a même utilisé des forces affiliées à l’autorité de Bachar al-Assad, voire des mercenaires travaillant ou associés à des réseaux affiliés à l’autorité concernée, ce qui a donné une nouvelle occasion au guetteur iranien de renforcer sa présence et d’accroître son degré de pénétration dans l’État et la société syriens.
Très probablement, cette question faisait partie des sujets abordés, et des décisions ont été prises, lors de la récente visite de Bachar al-Assad à Téhéran, où il a rencontré Waly al-Faqih et le président de la République.
Ce n’est un secret pour personne que cette pénétration suscite les grandes inquiétudes de la Turquie, malgré les grands intérêts économiques mutuels entre elle et l’Iran. Malgré leur participation au processus d’Astana, dont les résultats généraux étaient en faveur des Russes, des Iraniens et de l’autorité de Bachar al-Assad, en échange de l’entrée turque dans plusieurs régions du nord de la Syrie, à l’ouest de l’Euphrate, afin de bloquer la possibilité d’une exploitation iranienne des tendances sectaires à l’intérieur de la Turquie, afin de bloquer la voie à la possibilité d’une exploitation iranienne des tendances sectaires à l’intérieur de la Turquie, cette exploitation, qui est devenue le centre de la politique expansionniste de l’Iran, nous voyons ses manifestations, ainsi que ses résultats, en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen.
Pour couvrir cette nouvelle vieille rivalité entre l’Iran et la Turquie, il semble que le mot d’ordre de faire face au danger de sécession kurde, qui n’est pas possible à l’origine comme mentionné précédemment, soit le moins cher dans ce domaine au niveau régional, et le plus mobilisé au niveau interne, car la Turquie sait très bien que la direction du PKK stationnée à Qandil qui contrôle le Parti unioniste démocratique, et fait partie du projet iranien dans la région, et que le parti concerné ici accomplit, à travers ses différentes armes au Kurdistan irakien, les missions qui lui sont confiées par l’Iran, dans le cadre de la stratégie iranienne adoptée en Irak, qui vise à faire obstacle à tout rapprochement kurde-kurde, ou à tout rapprochement irako-irakien favorable à renforcer la souveraineté irakienne, souveraineté qui contredit absolument la réalité de l’hégémonie iranienne actuellement sur les articulations vitales de l’État et de la société irakienne.
Peut-être que ce qui précède explique la position iranienne rejetant l’opération turque attendue en Syrie. C’est alors que les Russes tentent de prendre position à condition d’obtenir un prix dans le dossier ukrainien, et dans l’espoir de creuser le fossé dans les relations de la Turquie avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), notamment après les réserves et les conditions annoncé par des responsables turcs concernant l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance.
Quant à la position américaine sur le processus envisagé, elle sera finalement déterminée, quoi qu’il en soit annoncé actuellement, à la lumière des résultats des pourparlers sur le nucléaire iranien, et les efforts déployés pour sortir de l’impasse politique en Irak et les perspectives de dialogues saoudo-iraniens ; cela s’ajoute aux interactions de la guerre russe contre l’Ukraine, bien sûr. Cependant, à cet égard, on s’attend à ce que le fossé entre les positions américaines et turques sur les questions régionales en général, et sur la question syrienne en particulier, se resserre. Ce qu’il convient de noter à cet égard, c’est que la Turquie gagnera, à la lumière des changements actuels et des attentes futures concernant la nature des équations internationales qui seront formées ou cristallisées, une importance particulière pour l’OTAN en général, et les États-Unis en particulier.

Il n’est pas exclu que les États-Unis acceptent une opération turque limitée dans l’ouest de l’Euphrate, qui y renforcerait la présence turque

Sur cette base, il n’est pas exclu que les États-Unis acceptent une opération turque limitée dans l’Euphrate occidental, ce qui renforcerait la présence turque là-bas, mais en même temps, cela ne suggérerait pas un changement qualitatif de la position américaine sur la question de la dépendance vis-à-vis du PKK, à travers ses fronts syriens dans la zone à l’est de l’Euphrate, tant que la région est encore importante pour les États-Unis en raison de son ingérence dans l’Irak, et tant que la relation américaine avec l’allié atlantique reste préoccupé, du fait des interactions des données géopolitiques avec les variables internes turques ; c’est avec la prise de conscience américaine préalable de la nature des relations entre le parti (et l’autorité) de Bachar al-Assad et le parti lui-même (et la Russie), il est clair que l’utilisation américaine de ce parti ne dépasse pas, jusqu’à présent du moins , les tâches de terrain. Force est également de constater que cet usage américain ne contredit pas les tendances générales de l’axe que ce parti n’a pas quitté depuis le début des années quatre-vingt du siècle dernier. Habituellement, les grands pays, et les États-Unis en particulier, ont de riches antécédents dans le domaine des relations pragmatiques avec les forces sur le terrain, dans le but de mettre en œuvre des objectifs précis sans s’engager dans des engagements stratégiques à long terme, et ils modifient généralement leurs politiques et reconsidérer leurs positions sans aucune gêne, les exemples sont nombreux dans ce domaine.

La question qui préoccupe avant tout les Syriens : l’opération turque contribuera-t-elle à se rapprocher de la solution, ou consolidera-t-elle la réalité des sphères d’influence, et entraînera-t-elle des distances entre les composantes syriennes, notamment entre sunnites et alaouites, et entre arabes et les Kurdes, pour que le terrain soit préparé pour une division non déclarée, conformément aux calculs des propriétaires de projets transfrontaliers et les intérêts des marchands de guerre ?

Propositions d’idées des forces kurdes afin d’épargner au nord de la Syrie une opération militaire turque


Gaziantep : Amin Al-Assi
09 juin 2022

Les tentatives d’épargner le nord de la Syrie d’une nouvelle intervention militaire turque n’ont pas cessé, après que la région soit devenue une arène de compétition entre les différentes parties actives sur la scène syrienne.

Plusieurs courants et conseils kurdes syriens et non kurdes proposent des visions pour empêcher une opération militaire turque à grande échelle, où les kurdes syriens seront susceptibles d’être affectés par l’opération.

À cet égard, le Conseil national kurde, qui comprend plusieurs partis kurdes syriens et est affilié à la Coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes, a appelé le PKK à quitter « l’arène syrienne ».

Faisal Youssef : La solution réside dans la mise en œuvre des résolutions internationales sur la Syrie

Ankara considère les “Forces démocratiques syriennes” (FDS), qui contrôlent la zone à l’est de l’Euphrate, et d’autres zones à l’ouest, comme une version syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon les mots de son chef, Fouad Aliko, le conseil a appelé les partisans de ce parti à avoir un “dialogue significatif” pour parvenir à une entente sur la gestion d’une zone à l’est de l’Euphrate.

L’Amérique n’a pas donné son feu vert à la Turquie

Aliko, dans une déclaration au site Internet kurde “BasNews” mardi, a exprimé sa conviction que les États-Unis n’ont pas donné le feu vert à la Turquie pour lancer une opération militaire dans le nord de la Syrie, et “elle ne le fera pas pour plusieurs raisons, la plupart notamment la peur de Washington que les Forces démocratiques syriennes quittent les zones qu’il contrôle.” Ils sont à Raqqa et Deir ez-Zor, ce qui offre une atmosphère propice au retour de l’Etat islamique dans cette région, et c’est ce que l’Amérique ne veut pas .”

La présence du PKK en Syrie est la principale raison pour laquelle la partie turque intervient dans le nord de la Syrie, où les Turcs craignent la formation d’une région kurde dans le nord-est de la Syrie, qui se transformera en une menace directe pour leur sécurité nationale.

Les drones turcs ont récemment pris pour cible les dirigeants du PKK non syriens des “travailleurs” qui se trouvent à l’intérieur du territoire syrien, dont le dernier était le dirigeant, Mazkin Botan, qui détient la nationalité iranienne, qui a été tué il y a quelques jours à la suite de cibler sa voiture dans le village de Beit Hanoun dans la campagne de Qamechli.

Le coordinateur général du Mouvement de réforme kurde, membre de la présidence du Conseil national kurde syrien, Faisal Youssef, a déclaré dans une interview à Al-Araby Al-Jadeed que le conseil estime que « les interventions militaires compliquent la situation de crise dans le pays et contribuent à son exacerbation. »

La solution est de mettre en œuvre les résolutions internationales sur la Syrie

Il a ajouté : Nous pensons que la solution réside dans la mise en œuvre des résolutions internationales sur la Syrie. Il est devenu connu de la communauté internationale les vagues de déplacement, d’asile et de tragédies qui ont frappé les citoyens à la suite de toute intervention militaire.

Youssef a expliqué que le Conseil “j’entends sa position sur l’opinion publique, les forces d’opposition syriennes, les États-Unis et certains pays”, notant que “le Conseil est une faction politique d’opposition qui cherche une solution conformément aux résolutions internationales, qui doit mettre fin aux souffrances du peuple syrien, avec toutes ses composantes religieuses et nationales, et construire leur État loin des querelles régionales et internationales.

Le Conseil national kurde cherche depuis longtemps à introduire les forces syriennes peshmergas stationnées dans le nord de l’Irak à l’est de l’Euphrate et à prendre en charge la protection de la frontière syro-turque, mais les « FDS », dominées par les « unités » kurdes, refusent toute participation aux décisions sécuritaires et militaires de toute autre partie.

Cette question a été une des raisons majeures de l’échec du dialogue entre les partis de l’Administration autonome, menés par “l’Union démocratique”et le Conseil national kurde, malgré le parrainage américain de ce dialogue, qui s’est arrêté il y a plus d’un an.

Bashir Ishaq Saadi: La direction de “l’auto-administration” doit persuader l’Amérique de faire pression sur la Turquie

Le Parti de l’Union démocratique rejette le principe d’association avec le PKK pour préparer le terrain à un éventuel dialogue avec l’opposition syrienne, qui refuse de s’asseoir à toute table de négociation avec « l’Administration autonome » ou le « Conseil démocratique syrien » (le front politique du FDS) avant que les cadres du PKK ne quittent la Syrie.

Pression américaine sur la Turquie pour empêcher une action militaire

Dans ce contexte, le chef de l’Organisation démocratique assyrienne, Bashir Ishaq Saadi, a déclaré, dans une interview à Al-Araby Al-Jadeed, que « l’opération militaire turque dans le nord de la Syrie peut être évitée », expliquant que la direction de l’Administration autonome devrait persuader la partie américaine de faire pression sur la Turquie pour l’empêcher de commencer toute action militaire.

Mustafa a indiqué que « les tentatives des FDS de supplier le régime d’extermination, les Russes, les Iraniens, ou les Américains, ne fonctionneront pas », expliquant que l’idée de l’entrée des forces syriennes peshmergas pour protéger la frontière avec la Turquie est « exclue à pour le moment », notant que cette question est « soumise à des accords régionaux et internationaux ».

Radeef Mustafa: L’établissement de la zone de sécurité est un intérêt commun syro-turc

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Ankara que « la Syrie doit être nettoyée des organisations terroristes qui menacent son intégrité territoriale et la sécurité de la Turquie », soulignant que « la Turquie ne peut pas tolérer les attaques qui menacent son intégrité territoriale et sa sécurité menées par des organisations terroristes ». 

Cavusoglu a souligné la nécessité de faire la distinction entre les Kurdes syriens, les “unités” kurdes et le Parti des travailleurs du Kurdistan, soulignant le soutien de certains pays aux unités, dirigées par l’Amérique.
Il a poursuivi : « La Russie et les États-Unis d’Amérique se sont engagés à nettoyer les zones du nord de la Syrie de l’organisation terroriste, et il est de notre droit d’exiger que ces promesses soient tenues ».

En réponse à une question sur les réunions du Comité de rédaction de la Constitution syrienne, Cavusoglu a déclaré que « l’attitude négative du régime syrien a conduit à l’échec du huitième tour de ces réunions ». Il a souligné que « la Turquie soutient la poursuite des pourparlers d’Astana », notant que « ces discussions bénéficient également du soutien des Nations Unies ». Il a estimé que « la seule solution à la crise syrienne est une solution politique. Le régime doit s’asseoir avec l’opposition modérée à la table des négociations pour approuver l’avenir du pays ».

Pour sa part, Lavrov a accusé les États-Unis de parrainer illégalement plusieurs organisations en Syrie. Il a souligné que « la Russie prend en compte les inquiétudes de ses amis turcs concernant les menaces posées par les puissances étrangères à leurs frontières », notant que Moscou et Ankara poursuivront leur coopération sur la question syrienne.

La Turquie prépare «le retour d’un million» de réfugiés syriens


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi «préparer le retour d’un million» de réfugiés syriens, sur la base du «volontariat». Le pays accueille plus de 3,6 millions de réfugiés syriens sur son sol

AFP

Publié mardi 3 mai 2022 à 15:31

«Les maisons en parpaings ont été une étape. Nous sommes maintenant en train de préparer un nouveau projet qui permettra le retour volontaire d’un million de frères et soeurs syriens accueillis dans notre pays», avec l’aide d’ONG et d’organisations internationales, a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de l’Etat turc, cité par les médias officiels, s’est exprimé dans un message vidéo adressé à la cérémonie de remise des clés de milliers de maisonnettes destinées à des réfugiés de retour dans le nord-est de la Syrie. Depuis 2016 et le début des opérations militaires turques en Syrie, environ 500 000 Syriens sont retournés dans ces «zones de sécurité» créées par Ankara le long de sa frontière, selon le président Erdogan.

Lire aussi: L’impossible retour des réfugiés syriens de Turquie

«Ce projet, que nous réaliserons avec les conseils locaux de treize régions différentes, principalement Azaz, Jarablus, Al-Bab, Tal Abyad et Ras al-Aïn, est assez complet», a développé Recep Tayyip Erdogan en citant les équipements nécessaires à la vie quotidienne, «du logement à l’école et à l’hôpital», ainsi qu’à l’agriculture et l’industrie.

La Turquie accueille sur son sol près de cinq millions de réfugiés, principalement syriens et afghans, aux termes d’un accord passé avec l’Union européenne en 2016. Des tensions sont apparues au fil des ans, notamment à l’été 2021, entre ces réfugiés et la population locale, confrontée à une crise économique et monétaire sévère.

Tensions et incidents

Quoique limités, ces incidents ont fait craindre aux organisations d’aide que la population réfugiée puisse devenir un enjeu de la campagne électorale en vue de la présidentielle et des législatives prévues pour juin 2023.

Plusieurs partis de l’opposition turque appellent régulièrement au renvoi de millions de réfugiés syriens en Syrie. Mi-avril, les autorités ont interdit aux réfugiés syriens de traverser la frontière pour rendre une visite temporaire à leurs proches à l’occasion des fêtes de l’Aïd-el-Fitr, qui marquent la fin du ramadan.

Le parti nationaliste du MHP, allié au parti AKP de Recep Tayyip Erdogan, a alors estimé que les Syriens qui rentraient célébrer l’Aïd dans leur pays ne devaient pas être autorisés à revenir en Turquie.

500 000 réfugiés syriens sont retournés dans des zones sûres


Ankara : 500 000 réfugiés syriens sont retournés dans des zones sûresAl-

AL-Modon – 28/03/2022

Le chef du département des migrations du ministère turc de l’Intérieur, Suvas Unluwa, a révélé que près de 500 000 réfugiés syriens sont retournés volontairement dans les “zones sécurisées du nord de la Syrie.

Lors d’un discours prononcé lors de la session “Le rôle de la communauté internationale dans la gestion du flux de réfugiés : la Syrie et au-delà” lors du vingtième Forum de Doha, Unlua a déclaré que la Turquie avait établi ces zones dans le nord de la Syrie par ses propres moyens, soulignant que le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à la création de zones de sécurité dans le nord de la Syrie à de nombreuses reprises, mais sa proposition n’a pas été acceptée à l’époque.

Unluwa a accusé l’Union européenne de ne pas remplir ses obligations concernant l’amélioration des conditions humanitaires dans les zones de sécurité du nord de la Syrie conformément à l’accord du 18 mars entre la Turquie et l’Union européenne. Il a expliqué que 3,7 millions de réfugiés résident en Turquie sous le statut de protection temporaire.

La déclaration du responsable turc intervient à un moment où des milliers de Syriens sont menacés d’expulsion en raison de l’annulation de la carte de protection temporaire “Kamalik” après que le ministère turc de l’Intérieur a imposé de nouvelles restrictions et conditions telles que la mise à jour des données et la fixation du lieu de résidence.

Il y a quelques jours, Al-Modon avait obtenu des témoignages des Syriens risquant d’être expulsés vers le nord de la Syrie, faute de pouvoir répondre aux nouvelles exigences administratives, surtout en ce qui concerne la prise de rendez-vous avec les services turcs de l’immigration pour installer les données sur le logement, car ceux-ci n’ont pas installé leurs données dans le délai fixé par le ministère turc de l’intérieur.

L’impact de la détérioration des conditions de vie dans les zones nord-est de la Syrie…


L’impact de la détérioration des conditions de vie dans les zones des FDS, environ 200 citoyens ont traversé la frontière syro-turque au cours des dernières 24 heures.

Le 24 mars 2022

Toutes les zones sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes dans le nord-est de la Syrie connaissent le phénomène de migration vers l’étranger via la Turquie.
Selon les informations obtenues par l’Observatoire syrien, environ 200 personnes ont traversé la frontière syro-turque depuis Al-Darbasiyah dans la campagne d’Al-Hassakah au cours des dernières 24 heures, dans l’intention de travailler ou de migrer en Turquie pour travailler ou migrer vers les pays de l’Union européenne.
Cela résulte de la détérioration des conditions de vie, des prix élevés des denrées alimentaires, du carburant et de tous les autres matériaux, dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, et des faibles capacités financières des citoyens, et au milieu de ces mauvaises conditions la souffrance se multiplie, obligeant le citoyen à rechercher des itinéraires de contrebande pour sortir de la zone, dans le but de rechercher une source de vie dans d’autres pays.
L’un des habitants du quartier d’Al-Hilaliya dans la ville de Qamechli dit qu’en raison des conditions de vie difficiles, il a décidé d’immigrer en Turquie, mais comme le coût du voyage n’était pas disponible, il n’avait pas d’autres solutions.
Les personnes arrêtées par les gardes-frontières turcs, “la Jandarma”, sont soumises à des tortures brutales et parfois à des meurtres directs, en plus des dangers des itinéraires de contrebande. Le 16 mars, un jeune homme (Y.A.K.) de Hassakah a été tué. Il est décédé alors qu’il tentait de franchir la frontière vers le territoire turc, en raison du mauvais temps et des basses températures.
Il convient de noter que les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont arrêté quatre membres de ses gardes-frontières, car ils transportaient les habitants de la région qui souhaitaient immigrer sur le territoire turc, en plus de faciliter le processus de transport, grâce à l’utilisation de des véhicules militaires des FDS, afin de transférer les citoyens du gouvernorat d’Al-Hassakah et de sa campagne vers Al-Darbasiyah, situé près de la frontière, après leur avoir facilité le parcours et en les incitant à ne pas payer les droits de douane.

Des dizaines de morts et de blessés dans le bombardement d’un marché populaire dans la ville d’Al-Bab, au nord-ouest de la Syrie


https://www.alquds.co.uk/wp-content/uploads/2022/02/syria2-2-22-730x438.jpg

Une partie des destructions laissées par le bombardement de la ville d’Al-Bab

2 février 2022 – Heba Mohamed et les agences

Damas – Al-Quds Al-Arabi : Des dizaines de personnes ont été tuées et blessées lors d’une attaque au missile sur la ville d’Al-Bab dans la campagne orientale d’Alep, mercredi.
Une source médicale à l’hôpital national d’Al-Bab a déclaré à l’agence de presse allemande (dpa), “12 personnes ont été tuées et plus de 40 autres ont été blessées, dont 7 dans un état critique, arrivés à l’hôpital Al-Bab et dans d’autres hôpitaux de la ville, à la suite de tirs de missiles sur l’hôpital « des prothèses », l’hôpital de campagne, le marché populaire et les quartiers résidentiels de la ville d’Al-Bab.

Une source de l’opposition de la Police libre a accusé les « Forces démocratiques syriennes (FDS) d’avoir bombardé la ville avec des lance-roquettes, et que la source du bombardement était un point des FDS près des villages d’Al-Shaala et de Daghalbash, à l’ouest de la Al- Bab ». La ville a été témoin à plusieurs reprises d’attentats à la bombe et de bombardements, faisant des dizaines de morts et de blessés. La ville d’Al-Bab est la deuxième plus grande ville de la campagne orientale d’Alep, qui est sous le contrôle de l’opposition, en plus de la ville de Jarablus, la campagne de l’extrême nord-est d’Alep. Les zones contrôlées par l’opposition de la campagne d’Alep et d’Idleb sont témoins de fréquents attentats à la bombe et de tirs de missiles, et l’opposition accuse les FDS d’avoir perpétré l’attentat, en plus des avions russes qui bombardent à plusieurs reprises la campagne occidentale d’Alep et la campagne d’Idleb, selon les données de l’opposition syrienne.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme avait précédemment déclaré qu’au moins 8 personnes, dont cinq civils, avaient été tuées, mercredi, et 29 blessées, à la suite d’une attaque au missile sur la ville d’Al-Bab, qui est contrôlée par des Rebelles et pro-turcs dans le nord de la Syrie. Le bombardement est survenu quelques heures après que des avions de combat turcs ont ciblé des sites kurdes dans le nord-est de la Syrie.
L’attentat a coïncidé avec le quarantième anniversaire du massacre du régime syrien dans la ville de Hama.

Protection civile : attentats terroristes

Le directeur de la Défense civile syrienne, Raed Al-Saleh, a condamné ce qu’il a qualifié d’« attentats terroristes » contre la ville d’Al-Bab, dans la campagne orientale d’Alep, un massacre qui a fait 9 morts et 30 blessés, tous civils, y compris des femmes et des enfants », indiquant que le nombre de victimes est susceptible d’augmenter en raison de la présence de cas critiques parmi les blessés. Dans son discours, Al-Saleh a souligné que ce n’est pas la première fois que des zones vitales sont ciblées afin de menacer la stabilité du dernier recours pour les civils et les déplacés. La zone est le dernier refuge pour des milliers de familles qui ont été déplacées. par les forces du régime et la Russie, et ils vivent dans une crise humanitaire qui s’aggrave pendant la saison hivernale. Al-Saleh a envoyé un message à la communauté internationale lui demandant de “mettre fin à ces attaques terroristes meurtrières et de tenir tête aux auteurs de ces crimes systématiques contre les Syriens”.
La Défense civile syrienne a déclaré que les bombardements provenaient des zones contrôlées par les forces du régime et les Forces démocratiques syriennes, alors que des équipes d’ambulances et de secours sont intervenues sur le lieu de l’attentat et ont soigné un certain nombre de blessés et récupéré les corps.
Le militant des médias Bahaa Al-Halabi a confirmé que le bilan initial du massacre de la ville d’Al-Bab était de 13 martyrs et des dizaines de blessés.
Le 6 décembre, un soldat turc a été tué et 4 autres blessés, lors d’une attaque au missile qui, selon Ankara, a été menée par les unités de protection du peuple kurde, dans le quartier d’Al-Bab, dans la campagne orientale d’Alep.
Le même jour, trois civils, dont un enfant, ont été blessés à la suite de tirs d’artillerie menés par les FDS, qui ont visé le village d’Al-Alwat dans la campagne nord de Manbij. Un civil a également été blessé dans le village de Sheikh Nasser, au nord-ouest de Manbij, à la suite des bombardements des FDS avec des obus de mortier.

La coalition : les unités kurdes sont responsables

La Coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes a accusé la milice des Unités kurdes d’être à l’origine du massacre de la ville d’al-Bab, qui survient quelques jours après celui qu’elle a commis à Afrin. La déclaration considérait : « Le bombardement terroriste de civils dans la région d’Al-Bab est un acte criminel déloyal. Son objectif est de terroriser les civils, de saper la stabilité et de générer davantage de vagues de réfugiés et de déplacements. »
Ce massacre coïncide avec le quarantième anniversaire du massacre du régime d’Assad dans la ville de Hama, ce qui renforce, selon le communiqué, “la cohérence des pratiques de cette organisation terroriste avec le régime criminel, et leur accord dans la pratique de crimes de guerre contre le peuple syrien ».
La Coalition nationale a réclamé une prise de position internationale sérieuse afin de “faire face au terrorisme de ces milices” et exigé “de cesser de les soutenir ou de leur fournir une quelconque couverture sous quelque prétexte que ce soit”, soulignant « son rejet et sa dénonciation des positions des pays silencieux sur les crimes de ces organisations, et renouvelle l’appel à l’abolition, au démantèlement et à l’expulsion de tous les groupes et milices terroristes », et expulser tous les combattants étrangers de Syrie.
Le bombardement de missiles s’est accompagné de violents affrontements dans la campagne d’Idleb et d’Alep, où les factions de l’opposition syrienne ont déclaré avoir tué un membre des forces du régime syrien, et saisi un bulldozer militaire sur les fronts de la campagne orientale d’Idleb et de la campagne sud d’Alep, à minuit mardi-mercredi dernier.

Entrainements du Hezbollah

Une source militaire a révélé au réseau local “Baladi News”, que l’escadron de tireurs d’élite de la “salle des opérations d’Al-Fateh Al-Mubeen” a réussi mardi à mercredi soir à tirer sur un membre des forces du régime qui tentait de s’infiltrer dans un point avancé du dans l’axe du village de « Miznaz », dans la campagne sud d’Alep, grâce à l’arme de sniper de nuit, qui a conduit à sa mort sur le coup, au milieu de violentes vagues entre les deux parties. La source a ajouté que l’un des groupes “Al-Fateh Al-Mubin” stationnés sur l’axe du village d’Al-Nairab dans la campagne orientale d’Idleb s’est infiltré dans un point avancé séparant leur position et le contrôle des forces du régime, profitant de la vague de brouillard épais dans le processus d’infiltration, où ils ont saisi un bulldozer militaire.
Les forces du régime et les milices qui le soutiennent ont intensifié leurs tirs d’artillerie et de missiles sur les axes des villes d’Al-Bara et d’Al-Ruwaiha à Jabal Al-Zawiya dans la campagne sud d’Idleb, depuis mercredi matin.
En parallèle, la milice “Hezbollah” a, hier, mené des exercices militaires à l’arme lourde et moyenne sur la route reliant les deux villes de “Deir Ezzor – Palmyre” dans la Badia syrienne. Le réseau “Ein al-Furat”, spécialisé dans l’information de la région Est de la Syrie, a déclaré que l’opération s’était déroulée dans un contexte d’alerte sécuritaire et militaire pour les milices iraniennes de la région, suite à l’arrivée de 3 dirigeants du Parti révolutionnaire iranien Des gardes venant de Damas, pour superviser le test de munitions, alors que le Hezbollah a fait venir des lance-roquettes de ses entrepôts situés dans la chaîne de montagnes orientale de Palmyre, que ses forces prennent comme bastion, et placés sur des camions militaires.
La source a cité les habitants de la ville d’Al-Sukhna qui ont déclaré que “des bruits d’explosions se font entendre de temps à autre dans les environs de la zone, à la suite des tests effectués par la milice du Hezbollah pour son système de missiles”, notant que les lancements et essais aléatoires effectués par les milices iraniennes de temps à autre dans les profondeurs du désert ont provoqué la migration des éleveurs de bétail et certains rassemblements hors de leurs tentes, craignant que des obus et des missiles ne leur tombent sur la tête .
Le réseau local “Ein al-Furat” a confirmé, plus tôt, que la milice a fourni des dépôts de munitions pour les lance-roquettes à plusieurs endroits dans la chaîne de montagnes orientale de Palmyre, et a apporté leurs munitions de la campagne de Damas, notant que les milices ont apporté les lanceurs de leurs entrepôts disséminés dans la chaîne de montagnes orientale de Palmyre dans la campagne du gouvernorat de Homs, où le Hezbollah libanais fait un fief.

Syrie: des combattants pro-turcs visés par des raids russes dans la région d’Afrine


RFI, Publié le : 26/09/2021 – 22:43

Les funérailles de l'un des combattants du groupe rebelle syrien pro-turc de la Brigade al-Hamza, tué lors de raids aériens russes, dans le camp de Muhamadiya, dans la région d'Afrine, dans nord-ouest de la Syrie, le 26 septembre 2021.
Les funérailles de l’un des combattants du groupe rebelle syrien pro-turc de la Brigade al-Hamza, tué lors de raids aériens russes, dans le camp de Muhamadiya, dans la région d’Afrine, dans nord-ouest de la Syrie, le 26 septembre 2021. AFP – RAMI AL SAYED

En Syrie, au moins onze combattants d’un groupe syrien pro-turc ont été tués et treize autres ont été blessés ce dimanche dans des raids russes sur la région d’Afrine (nord) contrôlée par la Turquie et ses milices supplétives, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).  Publicité

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les chasseurs-bombardiers russes ont mené ce dimanche dix frappes sur une école faisant office de permanence et de centre d’entraînement pour la brigade al-Hamza, proche de la Turquie, dans un village de la province septentrionale d’Alep.

Presque au même moment, quatre avions russes ont bombardé les alentours d’un poste d’observation de l’armée turque dans le fief jihadiste et rebelle de Jabal al-Zawiya, au sud de la province d’Idleb.

Samedi, des appareils russes étaient entrés en action contre des positions de rebelles pro-turcs dans la province d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Cette ONG basée en Grande-Bretagne rapporte que l’armée turque a acheminé des renforts en hommes et en matériel vers la zone de désescalade d’Idleb, où les troupes d’Ankara déploient plusieurs milliers de soldats depuis plus de 18 mois.

Cette escalade sans précédent depuis des mois intervient après une rare rencontre, le 14 septembre à Moscou, entre les présidents russe et syrien. Lors de cette réunion, Vladimir Poutine a critiqué l’ingérence des forces américaines et turques en Syrie, avait indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Depuis le sommet Poutine-Assad, des experts et des médias proches de Damas assurent que l’armée syrienne et son allié russe s’apprêtent à lancer une nouvelle offensive contre les jihadistes et les rebelles pro-turcs qui contrôlent certaines zones dans les provinces d’Idleb et d’Alep.

Une escalade russo-syrienne à Idleb… un responsable à “Al-Madani ” : 470 attaques sur la zone


https://www.alquds.co.uk/wp-content/uploads/2021/09/idlib13-9-21-730x438.jpg

13/09/2021
Heba Muhammad Damas

Al-Quds Al-Arabi : Le ministère turc de la Défense a répondu, hier, lundi, aux accusations russes, concernant le non-respect par Ankara de l’accord d’Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, tandis que les avions de combat russes poursuivent leurs bombardements intensifs sur les zones d’influence turques, ciblant les quartiers résidentiels de la campagne sud d’Idleb, à l’ouest de la ville et d’Alep au nord avec 14 frappes aériennes.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré, dans des déclarations relayées par les médias, qu'”il y a des accords qui ont été signés après nos entretiens avec la Russie. Nous les respectons et assumons nos responsabilités, et nous attendons de nos interlocuteurs qu’ils respectent ces accords et leurs responsabilités. Il a appelé la partie russe à travailler à la mise en œuvre du cessez-le-feu dans la région d’Idleb, à y assurer la stabilité dans les plus brefs délais, à sécuriser la région et à créer un environnement dans lequel les Syriens pourraient vivre en sécurité. Akar a estimé que le cessez-le-feu dans le nord de la Syrie est important, pour assurer la sécurité et la sûreté des personnes, ainsi que pour empêcher une nouvelle vague d’immigration de quelque manière que ce soit, indiquant que le gouvernement de son pays ne peut pas supporter le fardeau d’une nouvelle vague de réfugiés.
Le week-end dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé la Turquie de ne pas mettre en œuvre l’accord d’Idleb conclu entre le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan, comme Lavrov a affirmé lors d’une conférence de presse que la Turquie n’avait pas été en mesure d’achever la mise en œuvre des accords sur séparant l’opposition des « terroristes » à Idleb, selon sa description. Il a ajouté : “Nous discutons constamment de cette question avec nos collègues turcs à travers l’armée, y compris, nous proposons des moyens concrets qui soutiendront nos partenaires turcs dans la mise en œuvre des accords des deux présidents… Le travail est en cours, mais malheureusement, loin d’être complet.”
Lavrov a estimé que « la seule façon de résoudre cette situation conformément à la résolution 2254 est que les Turcs achèvent la mise en œuvre des accords conclus entre les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan il y a plus de deux ans, qui stipulent la séparation de l’opposition rationnelle de terroristes, et principalement de Hay’at Tahrir al-Sham. “Ce processus a déjà commencé, mais il n’a jamais été achevé et il reste encore beaucoup à faire”, a-t-il ajouté.

Au sol, les avions de combat russes ont renouvelé leurs bombardements de zones séparées dans la campagne sud d’Idleb et la campagne ouest d’Alep, où les zones résidentielles de la ville de Deir Sunbul ont été ciblées avec 7 raids aériens, et la ville d’Al-Bara en Campagne d’Idleb avec 4 raids, ainsi que la périphérie de la ville de Darat Azza, à l’ouest d’Alep avec 3 raids.
Un membre du bureau des médias de l’Organisation des Casques blancs, Muhammad Hamadeh, a déclaré dans une interview à Al-Quds Al-Arabi que le rythme des bombardements par les forces du régime et la Russie a considérablement augmenté depuis le début du mois de juin dernier, et l’escalade a coïncidé avec une période de retour partiel d’un certain nombre de résidents déplacés dans leurs foyers et leurs villages malgré les bombardements et le grand danger pour leur vie pour récolter leurs récoltes agricoles et assurer leur subsistance.
(…)

255 personnes ont été tuées et martyrisées au cours du mois de juin de l’année 2021, parmi eux 100 civils..


Le 1er juillet 2021
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a documenté le martyre et le meurtre de 255 personnes au cours du mois de juin de l’année 2021, répartis comme suit :
Martyrs civils :: 97, dont 22 enfants de moins de dix-huit ans et 14 citoyennes de plus de 18 ans, répartis comme suit :

Une femme a été tuée par les bombardements russes,
19 citoyens, dont 3 enfants et 5 femmes, ont été tués par les bombardements et les tirs des forces du régime,
un citoyen est mort sous la torture dans les centres de détention du régime,
un citoyen et un enfant ont été tués par les factions, 3 citoyens ont été tués par les Forces démocratiques syriennes (FDS), et un citoyen a été tué par les Forces de l’opération « Sources de Paix », et 3 citoyens parmi eux un enfant a été tué dans des circonstances inconnues,
3 citoyens, dont un enfant, ont été tués dans l’explosion de engins explosifs et grenades à main,
14 personnes, dont 10 enfants de moins de 18 ans, ont été tuées dans l’explosion de mines,
20 citoyens, dont deux enfants et 5 femmes, ont été tués dans l’explosion de voitures piégées,
une personne a été tuée par des bombardements turcs, et deux personnes ont été tuées par les gardes-frontières turcs, et 27 citoyens, dont 3 femmes et 3 enfants, ont été tués dans des assassinats séparés sur le territoire syrien.

33 : combattants syriens des factions islamiques,
9 : Forces démocratiques syriennes
48 : Forces du régime
20 : membres des Comités populaires, des Forces de défense nationale et des miliciens fidèles au régime de nationalité syrienne
1 élément du Hezbollah
9 : Combattants fidèles au régime et à l’Iran de nationalités non syriennes, dont la majorité sont chiites
13 : Djihadistes
13: Membres de l’organisation « État islamique »
1 Soldat turc
10 : non identifié
1 Soldats russes

Malgré toutes les tentatives pour trouver des solutions, pour arrêter la manipulation de l’avenir des Syriens, les résolutions et les trêves du Conseil de sécurité, et malgré la diminution de l’intensité des tueries due à la volonté internationale de rechercher une solution, l’effusion de sang continue sur le sol syrien et les tueries et les combats se poursuivent toujours, et sans trêve. Le tir n’est rien d’autre qu’une rupture de guerre entre les parties en conflit sur la géographie syrienne.
Certains partis étaient gagnants et d’autres avaient perdu leur influence et leur contrôle, c’est pourquoi nous, à l’OSDH appelons une fois de plus les parties internationales à travailler sérieusement et continuellement au maximum de leurs énergies, afin d’arrêter l’effusion de sang du peuple syrien, qui ont fait face à la tyrannie et à l’injustice afin d’atteindre un état de démocratie, de liberté, de justice et d’égalité.
L’Observatoire syrien renouvelle également son engagement à continuer de surveiller et de documenter les massacres, les violations, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis contre le peuple syrien, en plus de publier des statistiques sur les pertes humaines, à œuvrer pour arrêter la perpétration continue de ces crimes, violations et atrocités contre le peuple syrien, et à renvoyer les auteurs aux tribunaux internationaux spéciaux, afin qu’ils n’échappent pas à la punition pour les crimes qu’ils commis contre un peuple qui avait et rêvait encore d’atteindre un état de démocratie, de liberté, de justice et d’égalité pour toutes les composantes du peuple syrien.

L’UE discute d’une aide de 5,7 milliards d’euros pour les réfugiés syriens au Liban, en Turquie et Jordanie


L’Europe souhaite “passer de l’aide humanitaire au soutien socio-économique et au développement”, compte tenu de la durée du conflit en Syrie. 

https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1267/1730471-508021625_991586.jpg/r/800/1730471-508021625_991586.jpg
Des réfugiés syriens dans un campement à Ersal, dans la Békaa. Photo d’archives AF

OLJ/AFP / le 23 juin 2021 à 15h05, mis à jour à 15h39

La Commission européenne va proposer jeudi aux dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet à Bruxelles d’allouer 5,7 milliards d’euros pour financer l’aide aux Syriens réfugiés au Liban, en Turquie et en Jordanie jusqu’en 2024, selon la proposition consultée mercredi par l’AFP.

Une enveloppe de 3,5 milliards d’euros est destinée aux actions en faveur des 3,7 millions de Syriens installés en Turquie après avoir fui le conflit dans leur pays. Une premier financement de 535 millions d’euros a déjà été débloqué pour poursuivre les actions de l’UE en Turquie au cours de l’année 2021, précise le document.

La proposition avait été réclamée par les dirigeants européens en mars mais la Commission a tardé à s’exécuter et s’est attirée des remontrances des Etats membres auxquels elle n’a a été transmise que mardi, a-t-on appris de sources diplomatiques. Elle devait être discutée mercredi par les représentants des Etats membres. Le projet sera ensuite examiné par les dirigeants européens qui rencontreront le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, invité à leur sommet. M. Guterres est arrivé à Bruxelles mercredi pour des entretiens à la Commission européenne et avec les autorités belges.  

“De l’aide humanitaire au développement” 

Les fonds proviennent du budget commun, mais “les Etats membres peuvent décider d’ajouter des contributions nationales en fonction de l’évaluation des besoins”, a précisé un diplomate européen. Les financements européens doivent couvrir “les besoins les plus urgents des réfugiés et des communautés d’accueil, notamment les services de santé et l’éducation, la protection sociale, le développement des compétences et la création d’opportunités d’emploi”, souligne la proposition.

Lire aussi Ces réfugiés syriens en exil dans un pays qui ne veut pas d’eux

L’UE souhaite revoir son assistance et “passer de l’aide humanitaire au soutien socio-économique et au développement”, compte tenu de la durée du conflit en Syrie. Cette démarche permet d’inclure le financement de la gestion des migrations et du contrôle des frontières, notamment à la frontière de la Turquie avec l’UE, souligne la proposition.
L’UE a déjà alloué plus de 6 milliards d’euros pour aider les Syriens réfugiés en Turquie dans le cadre d’un accord avec Ankara. “4,1 milliards d’euros ont été décaissés et les 2 milliards d’euros restants seront déboursés au cours des prochaines années, notamment dans le domaine des infrastructures”, a précisé la Commission.

L’Amérique donne le ton à ses alliés pour « tester » la Russie en Syrie


22 juin 2021-Londres
Ibrahim Hamidi

Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, présidera la réunion sur la Syrie, avec la participation de 14 ministres des Affaires étrangères des « Big Seven » et des pays arabes et régionaux, à Rome le 28 de ce mois, cette apparition sera le premier regard politique de l’équipe du président Joe de Biden, pour contrôler les alliés de l’Amérique à l’approche du « test américain » de la Russie lors du vote du « Conseil de sécurité » sur la résolution sur l’aide humanitaire « transfrontalière ».

En marge de la rencontre sur la Syrie, se tiendra une conférence de la coalition internationale contre l’organisation Daech avec la participation de 83 membres. Blinken a surpris ses homologues en élargissant le cercle des invités à la réunion ministérielle, afin qu’elle n’inclue pas seulement les ” mini-groupe”, qui comprend l’Amérique, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Égypte, mais le ministre Américain a changé la formule, et a invité les ministres des Affaires étrangères du « Big Seven » et du « petit groupe », en plus de la Turquie, le Qatar et l’envoyé de l’ONU Geir Pedersen, qui présentera une conception détaillée de ses deux propositions : une approche « pas contre pas » entre Moscou et ses partenaires d’une part, et Washington et ses alliés d’une autre part, et la formation d’un « groupe international-régional » de membres permanents du « Conseil de sécurité » et d’acteurs régionaux, dans le but de discuter du dossier syrien.

Au cours des derniers mois, l’administration Biden a envoyé des « incitations » et des « signaux de pression » à Moscou, dans l’espoir qu’elle accepte de prolonger une résolution du « Conseil de sécurité » pour fournir une aide « à travers la frontière » à partir de trois portes : deux dans le nord entre la Syrie et la Turquie, et une entre l’Euphrate oriental et l’Irak.

D’autre part, Moscou fait pression pour l’acheminement de l’aide via Damas et la coopération avec le gouvernement, et ferme les yeux sur le bombardement par les forces gouvernementales de sites au sud d’Idleb qui font l’objet d’un accord russo-turc depuis mars de l’année dernière, ce que les observateurs ont interprété comme une menace d’escalade dans le nord-ouest de la Syrie.

Leur anti-impérialisme et le nôtre


Article du jour, Impérialisme-Colonialisme, Palestine, Proche & Moyen Orient0

Publié le 12 avril 2021

Les trois dernières décennies ont été marquées par une confusion politique croissante quant au sens de l’anti-impérialisme, une notion qui, en soi, n’avait été que peu débattue auparavant. Deux raisons principales expliquent cette confusion : la fin victorieuse de la plupart des luttes anticoloniales postérieures à la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement de l’URSS. Pendant la guerre froide, les États-Unis et les puissances coloniales occidentales alliées ont mené directement plusieurs guerres contre des mouvements ou des régimes de libération nationale, ainsi que des interventions militaires plus limitées et des guerres par procuration. Dans la plupart de ces cas, les puissances occidentales s’affrontaient à un adversaire local soutenu par une large base populaire. S’opposer à l’intervention impérialiste et soutenir ceux qu’elle visait semblait aller de soi pour les progressistes – la seule question était de savoir si ce soutien devait être critique ou sans réserve.

Le principal clivage entre les anti-impérialistes du temps de la guerre froide était dû à l’attitude envers l’URSS, que les partis communistes et leurs proches alliés considéraient comme la « patrie du socialisme ». Ceux-ci déterminaient en grande partie leurs propres positions politiques en s’alignant sur Moscou et le « camp socialiste » – ce qui était alors qualifié de « campisme ». Cette attitude était facilitée par le soutien de Moscou à la plupart des luttes contre l’impérialisme occidental dans le cadre de sa rivalité mondiale avec Washington. Quant à l’intervention de Moscou contre les révoltes ouvrières et populaires dans sa propre sphère de domination européenne, les campistes se faisaient les avocats du Kremlin, dénigrant ces révoltes sous le prétexte qu’elles étaient fomentées par Washington.

Ceux qui estimaient que la défense des droits démocratiques est le principe primordial de la gauche soutenaient tant les luttes contre l’impérialisme occidental que les révoltes populaires dans les pays sous domination soviétique contre les dictatures locales et l’hégémonie de Moscou. Une troisième catégorie sera formée pour un temps par les maoïstes qui, à partir des années 1960, qualifièrent l’URSS de « social-fasciste », la décrivant comme pire que l’impérialisme américain et allant jusqu’à se ranger au côté de Washington dans certains cas, comme la position de Pékin en Afrique australe (1).

La situation caractérisée par des guerres exclusivement menées par des puissances impérialistes occidentales contre des mouvements populaires du Sud de la planète commença toutefois à changer avec la première guerre de ce type menée par l’URSS depuis 1945 : la guerre d’Afghanistan (1979-89). Et bien qu’elles n’aient pas été menées par des États qui étaient alors qualifiés d’« impérialistes» , l’invasion du Cambodge par le Viêt Nam en 1978 et l’agression du Viêt Nam par la Chine en 1979 causèrent une grande désorientation dans les rangs de la gauche anti-impérialiste mondiale.

La complication majeure suivante fut la guerre menée par les États-Unis contre l’Irak de Saddam Hussein en 1991. Il ne s’agissait pas d’un régime populaire, bien que dictatorial, mais de l’un des régimes les plus brutaux et meurtriers du Moyen-Orient, une dictature qui avait même massacré à l’arme chimique des milliers de Kurdes dans son propre pays – avec la complicité de l’Occident, puisque cela s’était produit pendant la guerre de l’Irak contre l’Iran. Quelques personnalités, ayant appartenu jusqu’alors à la gauche anti-impérialiste, changèrent de bord à cette occasion en soutenant la guerre dirigée par les États-Unis. Mais la grande majorité des anti-impérialistes s’y opposèrent, bien qu’elle fût menée avec un mandat de l’ONU approuvé par Moscou. Ils étaient peu enclins à défendre la possession par l’émir du Koweït du dominion, peuplé d’une majorité de migrants sans droits, que la Grande-Bretagne lui avait offert. La plupart n’étaient pas chauds non plus pour Saddam Hussein : ils le dénoncèrent comme un dictateur brutal, tout en s’opposant à la guerre impérialiste menée par les États-Unis contre son pays.

Une nouvelle complication ne tarda pas à apparaître. Après la cessation des opérations de guerre menées par les États-Unis en février 1991, l’administration de George H.W. Bush – qui avait délibérément épargné les troupes d’élite de Saddam Hussein par crainte d’un effondrement du régime dont l’Iran aurait pu tirer profit – permit au dictateur de déployer ces mêmes troupes pour écraser un soulèvement populaire dans le sud de l’Irak et l’insurrection kurde dans le nord montagneux. Elle lui permit même d’utiliser ses hélicoptères dans ce dernier cas. Cela entraîna une vague massive de réfugiés kurdes traversant la frontière vers la Turquie. Pour y mettre un terme et permettre aux réfugiés de rentrer chez eux, Washington imposa une zone d’exclusion aérienne (no-fly zone, NFZ) au-dessus du nord de l’Irak. Il n’y eut pratiquement pas de campagne anti-impérialiste contre cette NFZ, car la seule alternative aurait été la poursuite de la répression impitoyable des Kurdes.

Les guerres de l’OTAN dans les Balkans dans les années 1990 créèrent un dilemme du même type. Les forces serbes loyales au régime de Slobodan Milosevic étaient engagées dans des actions meurtrières contre les musulmans bosniaques et kosovars. Mais d’autres moyens d’éviter les massacres et d’imposer un règlement négocié en ex-Yougoslavie avaient été délibérément négligés par Washington, pressé de transformer l’OTAN d’alliance défensive en « organisation de sécurité » engagée dans des guerres interventionnistes. L’étape suivante de cette mutation consista à impliquer l’OTAN en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001, supprimant ainsi la limitation initiale de l’alliance à la zone atlantique. Puis vint l’invasion de l’Irak en 2003 – la dernière intervention menée par les États-Unis à faire l’unanimité des anti-impérialistes sur les termes de sa condamnation.

Entre-temps, le « campisme » de la guerre froide était réapparu sous une nouvelle forme: non plus l’alignement derrière l’URSS, mais le soutien direct ou indirect à tout régime ou force faisant l’objet de l’hostilité de Washington. En d’autres termes, il y eut passage d’une logique de « l’ennemi de mon ami (l’URSS) est mon ennemi » à une logique de « l’ennemi de mon ennemi (les États-Unis) est mon ami » (ou quelqu’un que je ne devrais pas critiquer, en tout cas). Si la première logique a donné lieu à d’étranges rapprochements, la seconde est une recette pour un cynisme sans bornes. Axée exclusivement sur la haine du gouvernement des Etats-Unis, elle conduit à une opposition systématique à tout ce que Washington entreprend sur la scène mondiale et à la dérive vers un soutien acritique à des régimes totalement réactionnaires et antidémocratiques, tels que le sinistre gouvernement capitaliste et impérialiste de la Russie (impérialiste selon toutes les définitions du terme) ou le régime théocratique de l’Iran, ou encore les émules de Milosevic et de Saddam Hussein.

Pour illustrer la complexité des questions auxquelles l’anti-impérialisme progressiste est aujourd’hui confronté – une complexité insondable pour la logique simpliste du néo-campisme – considérons deux guerres nées du Printemps arabe de 2011. Lorsque les soulèvements populaires réussirent à se débarrasser des présidents de Tunisie et d’Égypte au début de 2011, toute la gamme des anti-impérialistes autoproclamés applaudit à l’unisson, puisque ces deux pays avaient des régimes alliés à l’Occident. Mais lorsque l’onde de choc révolutionnaire atteignit la Libye, comme cela était inévitable pour un pays frontalier tant de l’Égypte que de la Tunisie, les néo-campistes furent beaucoup moins enthousiastes. Ils se souvenaient que le régime suprêmement autocratique de Mouammar El-Kadhafi avait été mis hors la loi par les États occidentaux durant des décennies – ignorant apparemment qu’il avait spectaculairement basculé dans la coopération avec les États-Unis et divers États européens depuis 2003 (2).

Fidèle à lui-même, Kadhafi réprima les manifestations dans le sang. Lorsque les insurgés prirent le contrôle de la deuxième ville de Libye, Benghazi, Kadhafi – après les avoir décrits comme des « rats » et des « drogués » et mémorablement promis de « purifier la Libye centimètre par centimètre, maison par maison, foyer par foyer, rue par rue, personne par personne, jusqu’à ce que le pays soit débarrassé de la saleté et des impuretés » – prépara une attaque contre la ville, en déployant tout l’éventail de ses forces armées. La probabilité d’un massacre de grande ampleur était très élevée. Dix jours après le début du soulèvement, le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté à l’unanimité une résolution déférant la Libye devant la Cour pénale internationale (3).

La population de Benghazi implora le monde de la protéger, tout en soulignant qu’elle ne voulait pas de troupes étrangères sur son sol. La Ligue des États arabes soutint cette demande. En conséquence, le Conseil de sécurité adopta une résolution autorisant l’imposition d’une zone d’exclusion dans l’espace aérien de la Libye, ainsi que  «toutes mesures nécessaires… pour protéger les populations et zones civiles… tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen » (4). Ni Moscou ni Pékin n’opposèrent leur veto à cette résolution : tous deux s’abstinrent, ne voulant pas assumer la responsabilité d’un massacre annoncé.

La plupart des anti-impérialistes occidentaux condamnèrent la résolution du Conseil de sécurité, se souvenant de celles qui avaient autorisé l’attaque de l’Irak en 1991. Ce faisant, ils omettaient le fait que le cas libyen avait plus de points communs avec la NFZ imposée dans le nord de l’Irak qu’avec la guerre menée contre l’Irak sous prétexte de libérer le Koweït. La résolution du Conseil de sécurité était toutefois clairement viciée : elle pouvait être interprétée de manière à permettre une ingérence prolongée des puissances de l’OTAN dans la guerre civile libyenne. Mais en l’absence d’autres moyens d’empêcher le massacre imminent, il n’était guère possible de s’opposer à la NFZ dans sa phase initiale – pour les mêmes raisons qui avaient conduit Moscou et Pékin à s’abstenir (5).

Il ne fallut que quelques jours à l’OTAN pour priver Kadhafi d’une grande partie de sa force aérienne et de ses chars. Les insurgés auraient pu poursuivre leur combat sans intervention étrangère directe, à condition de disposer des armes nécessaires pour contrer l’arsenal restant de Kadhafi. L’OTAN préféra les maintenir dépendants de son implication directe dans l’espoir de pouvoir les contrôler (6). A la fin, ils contrarièrent les plans de l’OTAN en démantelant complètement l’État de Kadhafi, créant ainsi la situation chaotique qui prévaut à présent en Libye.

Le deuxième cas, encore plus complexe, est celui de la Syrie. Dans ce pays, l’administration Obama n’a jamais eu l’intention d’imposer une NFZ. En raison des inévitables veto russe et chinois au Conseil de sécurité, cela aurait nécessité une violation de la légalité internationale pareille à celle que l’administration de George W. Bush avait commise en envahissant l’Irak (une invasion à laquelle Obama, alors sénateur, s’était opposé). Washington maintint un profil bas dans la guerre en Syrie, n’intensifiant son intervention que lorsque le soi-disant État islamique (EI) eut lancé sa grande offensive et franchi la frontière irakienne, après quoi Washington limita son intervention directe au combat contre l’EI.

Cependant, l’influence la plus décisive de Washington sur la guerre syrienne n’a pas été son intervention directe – qui n’est de première importance qu’aux yeux des néo-campistes exclusivement focalisés sur l’impérialisme occidental – mais plutôt l’interdiction faite à ses alliés régionaux de livrer des armes anti-aériennes aux insurgés syriens, principalement en raison de l’opposition d’Israël (7). Le résultat a été que le régime de Bachar al-Assad a joui d’un monopole dans les airs pendant le conflit et a même pu recourir à l’utilisation extensive de bombes barils dévastatrices larguées par hélicoptère. Cette situation encouragea également Moscou à engager directement ses forces aériennes dans le conflit syrien à partir de 2015.

Les anti-impérialistes ont été amèrement divisés sur la Syrie. Les néo-campistes – comme, aux États-Unis, la United National Antiwar Coalition et le US Peace Council – se sont exclusivement concentrés sur les puissances occidentales au nom d’un « anti-impérialisme » particulier et unilatéral, tout en soutenant ou en ignorant l’intervention incomparablement plus importante de l’impérialisme russe (ou bien en la mentionnant timidement, tout en refusant de faire campagne contre elle, comme dans le cas de la Stop the War Coalition au Royaume-Uni), sans parler de l’intervention des forces intégristes islamiques parrainées par l’Iran. Les anti-impérialistes progressistes et démocratiques – dont l’auteur de cet article – ont condamné le régime meurtrier d’Assad et ses soutiens impérialistes et réactionnaires étrangers, et ont réprouvé l’indifférence des puissances impérialistes occidentales face au sort du peuple syrien, tout en s’opposant à leur intervention directe dans le conflit et en dénonçant le rôle néfaste des monarchies du Golfe et de la Turquie qui ont promu les forces réactionnaires au sein de l’opposition syrienne.

La situation se compliqua encore plus lorsque l’EI en pleine expansion menaça le mouvement kurde nationaliste de gauche syrien, la seule force armée progressiste agissant alors sur le territoire syrien. Washington a combattu l’EI en combinant ses bombardements avec un soutien sans complexe à des forces locales incluant des milices alignées sur l’Iran en Irak et des forces kurdes de gauche en Syrie. Lorsque l’EI menaça de prendre la ville de Kobané, tenue par les forces kurdes, celles-ci furent sauvées par les bombardements et le largage d’armes de la part des États-Unis (8). Aucune fraction des anti-impérialistes ne s’est dressée de façon notoire pour condamner cette intervention flagrante de Washington – pour la raison évidente que l’alternative aurait été l’écrasement d’une force liée à un mouvement nationaliste de gauche en Turquie que l’ensemble de la gauche avait traditionnellement soutenu.

Plus tard, Washington déploya des troupes au sol dans le nord-est de la Syrie pour soutenir, armer et entraîner les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les forces kurdes (9). La seule opposition véhémente à ce rôle des États-Unis fut celle de la Turquie, membre de l’OTAN et oppresseur national de la plus grande partie du peuple kurde. La plupart des anti-impérialistes restèrent silencieux (l’équivalent d’une abstention), contrairement à leur position de 2011 sur la Libye – comme si le soutien de Washington à des insurrections populaires ne pouvait être toléré que lorsque celles-ci sont dirigées par des forces de gauche. Et lorsque Donald Trump, sous la pression du président turc, annonça sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie, plusieurs personnalités de la gauche américaine – dont Judith Butler, Noam Chomsky, feu David Graeber et David Harvey – publièrent une déclaration (10) exigeant que les États-Unis « poursuivent leur soutien militaire aux FDS » (sans toutefois préciser que cela devrait exclure une intervention directe au sol). Même parmi les néo-campistes, bien peu dénoncèrent publiquement cette déclaration.

De ce bref tour d’horizon de complications récentes de l’anti-impérialisme, trois principes directeurs se dégagent. Premièrement, et c’est le plus important : les positions véritablement progressistes   contrairement aux apologies des dictateurs peintes en rouge – sont déterminées en fonction des meilleurs intérêts du droit des peuples à l’autodétermination démocratique, et non par opposition systématique à tout ce que fait une puissance impérialiste, quelles que soient les circonstances; les anti-impérialistes doivent « apprendre à penser » (11). Deuxièmement: l’anti-impérialisme progressiste exige de s’opposer à tous les États impérialistes, et non de prendre parti pour certains contre d’autres. Enfin: même dans les cas exceptionnels où l’intervention d’une puissance impérialiste profite à un mouvement populaire émancipateur – et même lorsque c’est la seule option disponible pour sauver un tel mouvement d’une répression sanglante – les anti-impérialistes progressistes doivent prôner une méfiance totale envers la puissance impérialiste et exiger la restriction de son intervention à des formes qui limitent sa capacité à imposer sa domination sur ceux qu’elle prétend sauver.

Les discussions qui peuvent subsister entre les anti-impérialistes progressistes qui s’accordent sur les principes ci-dessus portent essentiellement sur des questions tactiques. Avec les néo-campistes, il n’y a guère de discussion possible : l’invective et la calomnie sont leur mode opératoire habituel, conformément à la tradition de leurs prédécesseurs du siècle dernier.

Gilbert Achcar est professeur à la SOAS, Université de Londres.

Article publié sur le site de The Nation, le 6 avril 2021;

traduction rédaction A l’Encontre

http://alencontre.org/debats/debat-leur-anti-imperialisme-et-le-notre.html

Après le départ des Russes de la région … des avions lancent des tracts menaçants au-dessus de Tall Rifaat, qui abrite des dizaines de milliers de personnes déplacées.



Le 14 avril 2021-OSDH

Gouvernorat d’Alep – OSDH: des avions de reconnaissance turcs ont largué des tracts papier au-dessus de la ville de Tal Rifat, au nord d’Alep, qui abrite des dizaines de milliers de déplacés d’Afrin.
Les tracts disaient: « Quiconque fait confiance aux chefs des gangs de Qandil est comme quelqu’un qui fait confiance à l’eau dans le tamis, et ce qui s’est passé il y a trois ans à Afrin, n’en est qu’une preuve à cela. Relevez-vous contre ce gang qui vous ment, sauvez-vous et vos enfants, et quittez la région. Les signes du retour de la vérité à ses propriétaires vous en est apparue, et les vrais fils de la vérité retourneront dans leur pays. »

Cela vient après les mouvements russes dans la région hier.

Les sources de l’Observatoire syrien des droits de l’homme ont rapporté aujourd’hui depuis la campagne septentrionale d’Alep, que les forces russes sont retournées à nouveau vers les deux bases de Tal Rifaat et Kashtaar qui leur appartenaient dans la région, après leur retrait hier, mardi, et selon les sources de l’OSDH, un convoi militaire russe est arrivé aujourd’hui dans la zone Al-Shahba re-stationné dans les deux bases militaires «Tal Rifaat et Kashtaar».
L’Observatoire syrien a publié il y a quelques heures, qu’un convoi militaire appartenant aux milices fidèles à l’Iran est entré tôt le matin dans la région d’al-Shahba, au nord d’Alep, et le convoi comprenait des armes lourdes et moyennes et du matériel militaire et logistique, selon les sources, l’objectif principal de l’entrée de ces forces est de sécuriser une ligne de protection pour les villes de Nobol et al-Zahra’, qui sont habitées par des syriens de la communauté chiite, et l’entrée iranienne intervient quelques heures après le retrait de la Russie des points de la région d’al-Shahba.

Hier, l’OSDH a surveillé des colonnes de forces russes au départ des bases de Tal Rifaat et Kashtaar dans la campagne nord d’Alep, en direction de la ville d’Alep.

Selon les sources de l’Observatoire syrien, les forces russes se sont retirées avec leur équipement et leurs véhicules militaires des deux bases de Tal Rifaat et Kashtaar, en plus de la sortie des véhicules blindés russes de la zone d’al-Shahba, et les forces russes n’ont donné aucune explication sur ce qui s’est passé jusqu’à présent.

Le soi-disant «Centre de réconciliation russe» a publié une déclaration, le 9 avril, au sujet du meurtre de 5 civils et 6 autres blessés dans le bombardement d’artillerie des factions pro-Ankara sur la ville de Tal Rifaat, dans la campagne septentrionale d’Alep, qui est sous le contrôle des forces kurdes et a une base russe en plus des forces du régime.

À son tour, l’Observatoire syrien confirme que la région n’a pas été témoin d’un tel incident au cours des derniers jours, et il faut également noter que la campagne nord d’Alep a été témoin au cours des derniers jours, en particulier à l’aube du lundi 5 avril, un meurtre dans la ville de al-Zahra’, habitée par des citoyens fidèles à la communauté chiite, dans la campagne septentrionale d’Alep, dont 6 personnes: un homme, une femme, leurs deux enfants et leur oncle ont été tués, et les médias du régime a déclaré que le mari était celui qui avait commis le crime et avait abattu les autres avant de se suicider.

La déclaration du Centre de réconciliation disait: «Le 7 avril, entre 18 h 30 et 19 h 10, heure de Moscou, des tirs d’artillerie provenant de zones contrôlées par les forces armées turques ont tué cinq civils dans la ville de Tal Rifaat, dans le gouvernorat d’Alep, et en ont blessé six.personnes, dont deux enfants. »

Jeffrey nie que Washington ait promis aux « SDF » d’établir un État en Syrie


Enab Baladi – 08/04/2021

L’ancien envoyé spécial américain en Syrie, James Jeffrey, a déclaré que les États-Unis n’avaient fait aucune promesse aux « Forces démocratiques syriennes » (FDS)/(YPG) d’établir un État dans la région nord-est de la Syrie.

Dans un entretien avec l’agence semi-officielle turque Anadolu, mercredi 7 avril, Jeffrey a déclaré: « Nous avons été prudents même lorsque nous communiquions avec l’administration autonome qu’ils ont créée ».

L’ancien envoyé américain a ajouté: « Comme pour tout ce qui concerne la Syrie, il doit passer par un processus politique sous les auspices des Nations Unies, y compris la rédaction d’une nouvelle constitution pour le pays, le référendum et des élections démocratiques ».

Dans son entretien avec «Anatolie», il a déclaré que « la présence russe et iranienne en Syrie affecte la sécurité nationale des États-Unis, de la Turquie et d’Israël, et la présence militaire de ces pays a contribué à créer un cessez-le-feu officieux et à renforcer l’état de non-victorieux », comme il l’a dit.

Jeffrey a souligné que cette situation a créé une pression sur le régime syrien, forçant la Russie et l’Iran à négocier certaines questions.

Il a souligné que la Turquie et les États-Unis sont des « partenaires très proches » en Syrie, et qu’ils peuvent travailler ensemble, et que la question syrienne est difficile et qu’il est nécessaire de lire de nouveaux faits et de prendre position en conséquence, en l’absence d’une solution complète.

Dans un entretien avec l’ancien envoyé américain pour la Coalition internationale en Syrie, William Robak, avec le journal «Asharq Al-Awsat», le 7 février, il a déclaré que l’Amérique possédait un certain nombre de documents et d’outils pour atteindre ses objectifs en Syrie, y compris le soutien aux «Forces démocratiques syriennes» et aux partenaires locaux qui contrôlent cette zone.
Il a estimé que l’équipe du président américain, Joe Biden, a suffisamment de temps pour parvenir à une politique liée à la Syrie, et d’ici là, les choses peuvent se tourner vers le maintien du statu quo, en apportant un soutien aux « FDS » avec quelques changements, tels comme l’annulation de la loi gelant les fonds alloués à «Soutenir la stabilité» dans l’est de la Syrie.

Robak a déclaré à l’époque que son pays ne soutiendrait pas la création d’un État kurde dans le nord-est de la Syrie, et il ne pense pas que travailler à son établissement sera une approche constructive, car la situation dans la région du nord-est de la Syrie est différente de celle de la région du Kurdistan en Irak.

Il a ajouté que la «coalition» est venue pour vaincre l’organisation de «l’Etat», et les États-Unis ont fourni une aide pour soutenir la vie des Syriens là-bas, et ont aidé les conseils locaux de «l’administration autonome» à améliorer leur travail, et a fourni une assistance militaire pour renforcer le rôle des «FDS» contre l’organisation de «l’Etat», et elles font ca «efficacement», et non pour contrôler le nord-est de la Syrie.

L ‘«Administration autonome de la région d’Al-Jazira» a été créée le 21 janvier 2014, suivie des «administrations autonomes et civiles», qui ont été unifiées le 6 septembre 2018 sous le nom d’ «Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie », Comme l’a annoncé le « Conseil démocratique syrien » (CSD), le bras politique des Forces démocratiques syriennes.
«L’Administration» a un soutien américain, mais, en contre partie, elle est qualifiée par la désignation turque, qui la considère comme une extension du «Parti des travailleurs du Kurdistan», qui est interdit et classé comme terroriste.

La Grande-Bretagne et l’Amérique font face à la Russie sur la question des passages d’aide syriens


Enab Baladi – 30/03/2021

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a évoqué la situation humanitaire difficile en Syrie qui, selon lui, est inévitable qu’elle soit résolue politiquement.

Raab a déclaré que le régime syrien et la Russie affirment que la fermeture de trois passages frontaliers n’est pas une question importante, affirmant qu’il est possible de répondre à tous les besoins humanitaires via Damas, alors que les preuves irréfutables et ce que les experts soulignent montrent que ce n’est pas vrai.

Position américaine
Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à cesser de convertir l’aide humanitaire à la Syrie en une question politique, appelant à l’ouverture de nouveaux passages frontaliers pour fournir de la nourriture et d’autres aides à 13,4 millions de personnes dans le besoin.

La session du Conseil de sécurité s’est tenue, lundi 29 mars, sous la présidence de Blinken, au cours de laquelle il a appelé la Russie et le gouvernement du régime à cesser de participer aux attaques contre les hôpitaux et les points de passage autorisés, et à s’excuser, selon ce que l ‘”Associated Press” a rapporté.

“Arrêtez de faire de l’aide humanitaire, dont dépend la vie de millions de Syriens, une question politique qui attend le Conseil de sécurité, pour mettre fin à l’attente, agissons, pour aider le peuple syrien”, a déclaré Blinken.

Il a appelé à la réouverture du deuxième passage frontalier de la Turquie (Bab Al-Salama), qui a été utilisé pour fournir de l’aide à environ quatre millions de Syriens, et au passage d’Irak (Al-Yaroubia) qui a apporté une aide à 1,3 million dans le nord-est, contrôlée par les «Forces démocratiques syriennes» (FDS) alliées aux États-Unis.

Le ministre a ajouté: “En fermant les points de passage, fournir une aide sera plus onéreuse, plus dangereuse et moins efficace”.

Mouvements russe sur le terrain
Au cours des derniers jours, la question de l’ouverture de trois passages reliant les zones contrôlées par le régime et les zones des factions d’opposition dans les gouvernorats d’Idleb et d’Alep a suscité des réactions mitigées, suite à la confirmation russe et au démenti turc.
Le 24 mars, Russia Today a rapporté qu’un accord russo-turc avait été conclu pour ouvrir trois points de passage dans les provinces d’Idleb et d’Alep, afin de «soulager la situation humanitaire dans les zones sous contrôle turc dans le nord de la Syrie».

Cette annonce s’est heurtée à un démenti turc, qui a été rapporté par Reuters, selon des responsables de la sécurité turcs, et le président, Abdul Rahman Mustafa, du «gouvernement intérimaire syrien» a nié l’ouverture des points de passage.

Mustafa a décrit la nouvelle de l’ouverture des points de passage comme «inexacte», soulignant en même temps qu’elle n’était pas correcte.

Le chef de l’unité d’information du Centre d’études stratégiques d’Omran, Nawar Shaaban, a déclaré à Enab Baladi que les passages internes que les Russes veulent ouvrir bénéficient de plusieurs manières, notamment la fermeture des points de passage internationaux et la réhabilitation du président du régime, Bachar al-Assad, en plus de contrôler toute l’aide entrant dans le pays “cette chose n’est pas voulue par la partie turque, le gouvernement intérimaire syrien et la partie internationale.”

Shaaban estime que l’enjeu n’est pas d’ouvrir des relations ou d’ouvrir des passages, mais plutôt de savoir comment l’aide va entrer, et si “la Russie contrôle ce dossier, beaucoup de dossiers (politiquement et service) sont terminés, et la Russie a des outils de pression effrayants.”

Bien que l’ouverture des points de passage ait été initialement refusée, le lieutenant-général Alexander Karpov, chef adjoint du Centre syrien pour la réconciliation en Syrie, a déclaré aujourd’hui, mardi 30 mars, que les trois points de passage «seront fermés en raison des bombardements des insurgés» selon l’agence russe «TASS».

Problème de passage d’aide
La Russie et la Chine avaient utilisé leur droit de «veto» au Conseil de sécurité pour bloquer un projet de résolution belgo-allemand visant à étendre la décision d’apporter l’aide humanitaire à travers les frontières sans l’approbation du régime au nord de la Syrie.

Le projet rejeté incluait la prolongation de l’approbation pour le transfert de l’aide via les points de passage «Bab al-Hawa» et «Bab al-Salameh» à la frontière syro-turque, pour une année complète, qui s’est heurtée à un double «veto», et après cela, un projet de résolution russe, proposé par Moscou, a été rejeté.

Depuis ce «veto», en juillet 2020, l’aide a été limitée au poste-frontière de Bab al-Hawa.
La décision de prolonger le passage de l’aide à la Syrie, qui a duré six ans (elle a été prolongée plus d’une fois), a expiré le 10 juillet 2020.
Il est prévu que le Conseil de sécurité aborde à nouveau la question de l’aide transfrontalière en juillet 2021, lorsque le permis pour le passage de Bab al-Hawa expirera.

Pression de la Russie pour résoudre la crise économique du régime syrien à travers l’ouverture des points de passage


Emad Karakas – 25 mars 2021

La demande russe adressée à la Turquie explique la nécessité d’ouvrir des points de passage humanitaires à Idleb et ses environs, dans le nord-ouest de la Syrie, et la promotion de Moscou hier, mercredi, à l’approbation d’Ankara malgré l’échec des négociations sur le dossier, dans le contexte de l’escalade que la Russie et le régime y ont recouru il y a quelques jours, ciblant un hôpital dans l’ouest d’Alep et un entrepôt contenant l’aide humanitaire de l’ONU près du poste frontière de Bab al-Hawa avec la Turquie. Le passage est le seul point de passage pour l’entrée de l’aide humanitaire (de l’ONU) dans le pays, après que la Russie au Conseil de sécurité a bloqué l’entrée de l’aide via Bab al-Salameh, au nord d’Alep, au milieu de l’année dernière.

Dans le dossier d’ouverture des points de passage, le ministère russe de la Défense a présenté, mardi, une proposition à la Turquie, de rouvrir trois couloirs au sein de la quatrième « zone de désescalade » (Idleb et ses environs), en plus des zones d’influence turques. au nord-est d’Alep, « suite à la détérioration de la situation humanitaire là-bas ». Le directeur du centre de réconciliation russe de la base aérienne de Hmeimim dans l’ouest de la Syrie, affilié au ministère russe de la Défense, le sous-brigade de marine Alexander Karpov, a déclaré qu’il « avait fait une proposition à la partie turque dans le contexte des conditions humanitaires difficiles dans le pays territoires sous le contrôle des forces turques à l’intérieur de la République arabe syrienne, pour la reprise de l’action des couloirs de Saraqeb à l’est d’Idleb et Miznaz, à l’ouest d’Alep, dans la quatrième zone de désescalade, et le couloir Abu al-Zendin adjacent à la ville d’Al-Bab dans la région (du Bouclier de l’Euphrate) à l’est d’Alep ». L’agence de presse russe Itar-Tass l’a cité en disant que la proposition comprend le lancement de la livraison de camions humanitaires et la sortie des personnes déplacées par les trois couloirs, à partir d’aujourd’hui, jeudi. Sachant que Moscou a tenté d’ouvrir les points de passage susmentionnés en février dernier afin de permettre aux civils d’Idleb de traverser vers les zones contrôlées par le régime, les civils ont rejeté cette approche, ce qui a poussé les Russes à fermer à nouveau les points de passage.

Les Russes visent à ouvrir les points de passage pour approvisionner le régime en devises

Les Russes cherchent à faire face à la crise économique qui afflige le régime en attirant de l’aide dans ses zones à travers les zones d’opposition syriennes, en plus d’ouvrir les points de passage, dans le but de reprendre l’activité commerciale entre les zones contrôlées par l’opposition et le régime. Les Russes tentent de profiter de l’entrée de devises fortes dans les zones contrôlées par le régime pour contribuer à résoudre une grande partie de la crise financière, notamment après l’intensification des sanctions occidentales et américaines, dans le cadre du « Caesar Act ». Les Russes craignent l’incapacité du régime à surmonter cette crise, qui pourrait provoquer un chaos sécuritaire dans les zones sous son contrôle.
Ainsi, le bombardement de la ville de Jéricho et de ses environs, au sud-ouest d’Idleb, en conjonction avec le bombardement du passage et de l’hôpital, peut être inclus dans le contexte de la pression russe.
L’ambition des Russes, et avec eux du régime, était d’atteindre la route internationale Alep-Lattaquié ou « M4 » par des opérations militaires précédentes, mais l’intervention de la Turquie directement aux côtés de l’opposition dans les opérations l’a empêché.
Les Russes et les Turcs ont essayé de parvenir à une formule, alors Ankara a stipulé une solution à la question du contrôle de la route internationale Alep-Damas ou « M5 », que le régime et les Russes contrôlaient lors des récentes batailles.

Il est probable que l’escalade russe à proximité du passage de Bab al-Hawa, et le ciblage par le régime avec des missiles d’un hôpital de la campagne d’Alep, il y a quelques jours, ainsi que le bombardement de brûleurs à combustible à proximité des villes de Jarablus et al-Bab, à l’est d’Alep, il y a peu de temps, équivalait à une pression russe sur la Turquie pour qu’elle accepte la réouverture.

Les pourparlers russo-turco-qataris, dont la capitale qatarie Doha a été témoin sur la Syrie au niveau des ministres des Affaires étrangères des trois pays au milieu de ce mois, comprenaient une proposition russe relative au mécanisme de faire entrer les aides dans les zones contrôlées par le régime syrien en passant dans les zones tenues par l’opposition.
Selon les données disponibles sur l’atmosphère de la réunion, la proposition russe a été remplie avec des conditions qui incluent des gestes de bonne volonté fournis par le régime, tels que la libération des détenus, ainsi qu’une obligation de créer un mécanisme pour garantir que l’aide sera apportée dans les zones du régime sans passer par lui, pour s’assurer qu’elles ne soient pas exploitées par le régime d’une part et distribué aux civils, d’autre part.
Par conséquent, les développements militaires récents sur le terrain ont montré une volonté russe d’envoyer plusieurs messages liés à la suppression des «conditions» fixées pour l’entrée de l’aide dans les zones contrôlées par le régime, faute de quoi toute l’aide humanitaire pourrait être menacée.

Il est peu probable qu’Ankara fasse preuve de flexibilité face à l’escalade russe

Dans ce contexte, le responsable des relations et des médias au poste frontière de Bab al-Hawa, Mazen Allouch, a déclaré que le récent ciblage concernait un entrepôt d’aide appartenant à l’organisation « Shafak », active dans les affaires humanitaires et les secours à Idleb. et ses environs. Dans un entretien avec Al-Araby Al-Jadeed, il a indiqué que l’entrepôt et les camions à proximité avaient été endommagés par les bombardements. Allouch a indiqué que l’attentat à la bombe était très proche du complexe du passage à niveau et s’étendait à une route que les camions de secours traversaient quotidiennement.

Quant au deuxième message, il apparaît plus direct vers Ankara, notamment à travers le bombardement de l’hôpital Atareb dans la campagne ouest d’Alep, qui se trouve à quelques kilomètres de la zone d’opérations militaires couverte par l’accord de cessez-le-feu, signé en mars l’année dernière. Le régime, les Russes et avec eux les Iraniens faisaient allusion au contrôle de la route menant au passage de Bab al-Hawa depuis Al-Atareb dans la campagne occidentale d’Alep. Sachant que la distance entre les forces du régime et leurs alliés, qui sont des milices soutenues par la Russie et l’Iran, et le passage, est d’environ 20 kilomètres.

Face à cela, il est peu probable qu’Ankara fasse preuve de flexibilité face à l’escalade russe, alors lundi soir dernier, le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Russie en Turquie, Alexei Yarkhov, pour discuter de la question des récentes attaques à Idleb. Je l’ai informé de l’inquiétude d’Ankara concernant les attaques contre la région d’Idleb, selon l’Agence Anadolu, citant des sources diplomatiques turques. Dimanche, le ministère turc de la Défense a indiqué qu’il avait informé la partie russe d’arrêter immédiatement les attaques dans la « quatrième zone de désescalade », après avoir ciblé la zone de Bab al-Hawa, et il a poussé ses forces militaires déployées dans la région d’Idleb pour élever le niveau de leurs préparatifs et suivre les développements.

Syrie : La crise du pain aggravée par les actions gouvernementales


De nombreuses boulangeries ont été détruites, et des politiques discriminatoires exacerbent la pénurie de blé

Des habitants de Douma, en Syrie, tendaient les bras lors de la distribution de nourriture effectuée dans cette ville le 16 avril 2018.
Des habitants de Douma, en Syrie, tendaient les bras lors de la distribution de nourriture effectuée dans cette ville le 16 avril 2018. © 2018 AP Photo/Hassan Ammar

(Beyrouth, le 22 mars 2021) – L’incapacité du gouvernement syrien à aborder de manière équitable et adéquate la crise du pain provoquée par une décennie de conflit armé contraint des millions de Syriens à souffrir de la faim, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

L’aggravation de la crise économique, ainsi que la destruction de nombreuses infrastructures, principalement par les forces syriennes et des forces alliés au cours d’une décennie de conflit, ont conduit à de graves pénuries de blé. En outre, la distribution discriminatoire de pain autorisée par le gouvernement, la corruption liée à ce système, ainsi les restrictions sur la quantité de pain subventionné que les habitants peuvent acheter, contribuent au problème de la faim qui touche de nombreuses personnes.

« Les responsables syriens affirment que veiller à ce que tous les habitant aient assez de pain est une priorité, mais leurs actions démontrent plutôt le contraire », a déclaré Sara Kayyali, chercheuse sur la Syrie à Human Rights Watch. « Des millions de personnes souffrent de la faim en Syrie, en grande partie à cause de l’incapacité du gouvernement à résoudre la crise du pain qu’il a en partie lui-même créée. »

Human Rights Watch a examiné des déclarations officielles émises par le gouvernement, des publications sur les réseaux sociaux et des rapports d’organisations d’aide humanitaire. En outre, Human Rights Watch a mené des entretiens avec 10 résidents de zones contrôlées par le gouvernement syrien, dont 2 propriétaires de boulangeries et 4 travailleurs humanitaires. Toutes ces personnes – qui habitent à Damas et aux alentours, à Alep, ainsi que dans les gouvernorats de Hama, Homs et Sweida – ont décrit des difficultés accrues pour se procurer du pain et d’autres aliments de base.

Le conflit armé a entraîné une baisse de la production nationale de blé. Or, parallèlement, des millions de personnes ont chuté dans la pauvreté, devenant donc encore plus dépendantes du pain dans leur régime alimentaire.

Selon une étude publiée par l’Université Humboldt en 2020, la Syrie a perdu 943 000 hectares de terres cultivées entre 2010 et 2018, en raison des opérations militaires, du déplacement d’agriculteurs et d’ouvriers agricoles, et d’une mauvaise gestion des ressources par l’État. Certaines pertes de terres étaient dues à des frappes aériennes illégales menées par l’alliance militaire syro-russe, qui se sont intensifiées en 2015 et dans certaines semblent avoir constitué des crimes de guerre.

Le 24 février, les médias ont rapporté que la Turquie livrerait plusieurs centaines de tonnes de blé à la Syrie, apparemment dans le cadre d’un accord négocié par la Russie. Le 26 février, des organes de presse affiliés au gouvernement ont indiqué que du blé était importé de Russie, dans le cadre d’un accord pour un total d’un million de tonnes de blé, bien aucune source officielle n’a confirmé ces informations.

En février, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), au moins 12,4 millions de Syriens se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire, soit la majorité de la population estimée à environ 16 millions de personnes. Il s’agit d’une hausse alarmante de 3,1 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire, en un an. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le PAM estiment que 46 % des familles syriennes ont réduit leurs rations alimentaires quotidiennes, et que 38 % des adultes ont réduit leur consommation pour s’assurer que leurs enfants aient suffisamment à manger.

Les résidents ont également décrit une manière discriminatoire de distribuer le pain. Dans certaines régions, il y a des queues séparées  pour le personnel militaire et les forces de sécurité (haute priorité), les résidents (priorité moyenne) et les personnes déplacées (basse priorité). En outre, selon l’Institut Newsline, les services de sécurité syriens interfèrent parfois dans la distribution du pain et du blé, par exemple en confisquant du pain afin de le revendre illégalement sur le marché noir.

De nombreuses boulangeries ont été détruites ou rendues inopérantes lors du conflit en Syrie, mais leur nombre exact est difficile à déterminer.

En vertu du droit international des droits humains, chaque personne devrait bénéficier du droit à une alimentation suffisante.

Le gouvernement syrien a l’obligation de réviser les limites de la quantité de pain subventionné que les familles peuvent obtenir afin de ne pas avoir faim et de fournir un soutien supplémentaire aux familles qui n’ont pas les moyens d’acheter des aliments de base, a déclaré Human Rights Watch.

Les pays concernés, y compris les pays donateurs, l’ONU et les agences humanitaires devraient demander que ceux qui sont responsables de la destruction des boulangeries et des terres agricoles viables soient tenus pour responsables, et que la distribution d’aide alimentaire soit effectuée de manière non discriminatoire.

Une nouvelle voie politique sur la Syrie: une tentative de briser l’impasse


Amin Al-Assi – 14 mars 2021

Lavrov tente de ressusciter le régime d’Assad

À l’approche du dixième anniversaire du début de la révolution syrienne, aucun signe de percée politique n’est visible dans un proche avenir qui pourrait établir une solution permanente dans le pays, qui s’est transformé en zones d’influence régionale et internationale, à la lumière de l’étouffante situation économique, à la lumière d’une rise qui frappe les zones contrôlées par le régime, en raison de sanctions internationales sévères. En raison de l’obstruction du régime à toute tentative de faire avancer la solution politique, d’autant plus qu’il n’a pas cessé d’entraver les travaux du Comité constitutionnel, et parallèlement à son insistance à tenir des élections présidentielles en mai prochain, le lancement d’une nouvelle voie politique pour la question syrienne a émergé, parrainé par le Qatar, la Russie et la Turquie, dans le but de faire pression pour une solution politique.

La capitale qatari, Doha, était le lieu d’une réunion, la première du genre au niveau des ministres des Affaires étrangères des trois pays, le cheikh qatari Muhammad bin Abdul Rahman Al Thani, le turc Mevlüt Çavuşoglu et le russe Sergueï Lavrov, au cours de laquelle ils ont renouvelé leur engagement à protéger la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, exprimant leur conviction qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien. Ils ont également renouvelé leur engagement à soutenir les mesures parrainées par les Nations Unies pour aider les parties syriennes à trouver une solution politique conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité et au Communiqué de Genève de 2012.

La partie russe a échoué dans sa campagne pour ressusciter Bachar al-Assad au niveau régional

Dans des déclarations du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, publiées vendredi par l’Agence Anadolu, il a souligné que ce mécanisme tripartie ne se substitue pas à la piste de Genève ou à la piste d’Astana, dans lesquelles l’Iran est également impliqué (avec la Turquie et la Russie) ou des pistes ou des rencontres portant d’autres termes sur la question syrienne, mais plutôt complémentaires. Il a souligné que les réunions au niveau des hauts fonctionnaires entre les trois pays (Qatar, Turquie, Russie) continueront de discuter des modalités de coopération en Syrie, et que la prochaine réunion ministérielle tripartite se tiendra en Turquie. Il a souligné que des mesures seront prises en ce qui concerne l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’éducation, et que le but de cette voie tripartite « est d’apporter la paix et la stabilité en Syrie et de parvenir à une solution politique dans ce pays ».

Le lancement de la piste tripartite est intervenue après l’échec de la piste parrainée par les Nations Unies sur la base de décisions internationales pertinentes, car le régime a perturbé les travaux du Comité constitutionnel, qui a tenu plusieurs tours dans la ville suisse de Genève, mais sans aboutir à aucun résultat. progrès, avec l’insistance du régime à organiser des élections présidentielles conformément à la constitution de 2012. Ce qui est considéré comme la fin de tout le processus politique. La piste tripartite d’Astana (Turquie, Iran, Russie) a également échoué pendant 4 ans à réaliser une percée politique dans le dossier syrien, et à combler le large désaccord entre les visions de ces pays d’une solution finale en Syrie.

D’autre part, la partie russe n’a pas réussi dans sa campagne pour ressusciter Bachar al-Assad au niveau régional, après que Lavrov eut tenté de le faire ces derniers jours, lors de sa tournée dans plusieurs capitales du Golfe pour faire pression pour le retour du régime dans la « Ligue arabe », dans un grand pas vers sa réhabilitation. À ce jour, il y a toujours un refus des pays arabes actifs pour le retour du régime d’Assad à la « Ligue arabe », qui a suspendu son adhésion fin 2011, à la lumière de son intransigeance et de son refus de faciliter la tâche de l’envoyé international en Syrie, Geir Pedersen, en lançant des négociations sérieuses à Genève, pour mettre en œuvre les décisions internationales, notamment en termes de transition politique stipulée dans le communiqué de Genève 1 (2012) et la rédaction d’une nouvelle constitution, sur la base de laquelle des élections auront lieu dans le pays.

Les données politiques indiquent que l’année en cours pourrait être témoin d’un certain nombre de développements sur la scène syrienne, à la lumière du mouvement s’opposant au développement de nouvelles approches qui feraient sortir la question syrienne de l’impasse qui l’entrave. Il convient de noter que la réunion tenue par Çavuşoglu à Doha, jeudi dernier, avec l’ancien chef du haut organe de négociation de l’opposition, Riyad Hijab, indiquait clairement que la partie turque avait commencé à solliciter l’opinion de l’opposition sur les solutions proposées. Après la réunion, Hijab a publié des communiqués de presse dans lesquels il a indiqué que « le régime syrien ne peut pas être mis en circulation, ni au niveau international ni régional, et Bachar Al-Assad ne sera pas l’homme de la prochaine étape ».

Hijab après la rencontre avec Çavuşoglu: Le régime ne peut pas être mis en circulation, et Assad ne sera pas l’homme de la prochaine étape

Dans ce contexte, Abdul Majid Barakat, membre de l’organe politique de la Coalition nationale syrienne d’opposition, a déclaré dans un entretien avec Al-Araby Al-Jadeed que la coalition « apprécie tout effort régional ou international visant à alléger les souffrances des Syriens au niveau humain, et pousse vers un processus politique plus sérieux ». Barakat a souligné que l’opposition « ne fait confiance à aucune initiative russe à cet égard », ajoutant: « Tout mouvement de Moscou vise toujours à faire flotter et légitimer le régime de Bachar al-Assad, et à lui ouvrir des canaux politiques pour son retour au milieu arabe et régionale. Cependant, il a souligné « la fiabilité et la confiance vont des côtés turc et qatari, qui insistent sur des étapes sérieuses dans le processus politique dans le cadre de la voie internationale et de la résolution 2254 ». Il a indiqué que la piste tripartite « pourrait avoir des aspects humanitaires », ajoutant que « si la Russie est sérieuse dans l’action, cette piste pourrait avoir des résultats positifs sur les plans humanitaire et politique ».

Alors que l’approche de l’administration du nouveau président américain Joe Biden sur la question syrienne n’était pas claire, le chercheur politique Radwan Ziadeh a souligné, dans une interview accordée à Al-Araby Al-Jadeed, que le département d’État américain avait annoncé la veille de vendredi qu’il réexaminait sa politique en Syrie, afin de construire une nouvelle politique. Il a souligné que la piste tripartite, qui avait été annoncée à Doha jeudi dernier « n’a pas encore été clarifiée », ajoutant que la lecture du communiqué de presse indique que cette piste se concentrera sur la crise humanitaire, ce qui est bienvenu. Il a souligné que la crise humanitaire dans les régions du nord de la Syrie est « profonde » et qu’il est nécessaire de s’y concentrer davantage.

Syrie : l’ONU a besoin de plus de 4,2 milliards de dollars pour financer l’aide humanitaire


ONU Info

PAM/Hussam Al SalehUne famille en Syrie reçoit une aide alimentaire du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) 23 février 2021

L’ONU a lancé, mardi, un appel de fonds de plus de 4,2 milliards de dollars pour venir en aide à plus de 13 millions de personnes en Syrie, alors que le conflit entre dans sa 11e année.

« On estime que 13,4 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire et de protection cette année, contre 11 millions l’année dernière », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Alors que la crise syrienne entre cette semaine dans sa onzième année, ce plan de réponse humanitaire affiche une hausse de 20% du nombre de personnes dans le besoin. Une augmentation qui n’est pas étrangère à « la grave récession économique de l’année dernière en Syrie ».

« Nous sommes de retour au même niveau élevé des besoins que nous avons vu en 2016 et 2017 », a ajouté M. Laerke, relevant que durant cette période, plus de 13,5 millions de personnes ont reçu de l’aide des organismes humanitaires.

Cette fois-ci, c’est la forte dépréciation de la monnaie syrienne – qui a perdu 78 % de sa valeur en un an seulement -, la hausses des prix des denrées et la réduction des biens subventionnés qui font grimper les chiffres. Des segments de la population qui étaient auparavant moins touchés ont été poussés dans les rangs des personnes nécessitant une aide humanitaire.

Deux millions de Syriens vivent dans une pauvreté extrême

« Et pour celles qui en avaient déjà besoin, la situation s’est aggravée », a insisté le porte-parole d’OCHA. Cela a conduit à une insécurité alimentaire croissante et à des services de base de plus en plus inabordables, notamment les soins de santé, l’eau potable et l’éducation des enfants.

L’ONU estime que deux millions de Syriens vivent dans une pauvreté extrême. Outre ces besoins à l’intérieur de la Syrie, un plan global de plus de 5,8 milliards de dollars a été lancé dans les cinq principaux pays d’accueil des réfugiés syriens : Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Iraq et l’Égypte.

Dans ces pays voisins, plus de 10 millions de personnes ont besoin d’une forme d’aide humanitaire et de résilience. Ce chiffre comprend quelque 5,5 millions de réfugiés syriens et 4,8 millions de membres des communautés hôtes touchées. Cela représente le nombre le plus élevé de personnes ayant besoin d’une forme d’aide dans cette crise, en près de dix ans.

A noter que l’Union européenne (UE) et l’ONU organiseront, les 29 et 30 mars 2021, la 5e conférence de Bruxelles sur la Syrie. Compte tenu des restrictions liées à la Covid-19, la conférence se tiendra virtuellement.

La politique américaine envers la Syrie et ses Kurdes


16 février 2021-Muhannad Al-Kate’*
Al-Quds Al-Arabi

Le Syrien n’est pas le seul à attendre les positions de la nouvelle administration américaine aujourd’hui, car le monde entier est intéressé et attend ce qui sera publié par cette administration sur diverses questions, mais le Syrien est aujourd’hui le maillon le plus faible, car il n’a personne pour défendre ses intérêts et ses droits, et tout ce qui reste de sa patrie est un État en faillite sans souveraineté et sans sphères d’influence pour les armées, les milices et les seigneurs de guerre, tandis que l’Amérique n’est «pas pressé par la situation actuelle en Syrie », comme l’ancien envoyé américain dans les régions du nord et de l’est de la Syrie, l’ambassadeur William Roback, a déclaré que l’administration Biden est désormais, selon Roback, « devant une occasion de revoir la politique américaine en Syrie ».

Prolonger la durée du conflit

La réalité est que la politique américaine à l’égard de la Syrie n’a pas changé depuis 2013, car l’Amérique n’a pas cherché à trouver une solution en Syrie depuis l’ère Obama, dont Joe Biden était le vice-président, mais plutôt sa politique visait à contenir ce qui se passe en Syrie, prolonge le conflit et l’indifférence à l’égard de l’avenir des Syriens et de ce qui reste de leur pays d’origine. La situation est restée la même à l’ère Trump, et la seule chose qui a pu changer pendant l’ère Trump est l’effort de réduire l’influence iranienne et russe, mais pas dans la mesure où cela constitue un changement dans l’équilibre des pouvoirs vis-à-vis de l’opposition et du régime.

Les pays occidentaux qui ont eu tendance à croire la propagande du régime et les intimidant avec le spectre des groupes armés radicaux en les reliant à ce qui se passe en Syrie, ils ont commencé à suivre l’exemple de l’Amérique depuis 2013 spécifiquement, et se sont détournés de trouver des moyens pour une solution juste qui permet au peuple syrien d’atteindre ses objectifs dans un État civil, pluralisme et démocratique, qui sont les mêmes slogans que les pays occidentaux invoquent et prétendent soutenir, et au lieu de cela, la communauté internationale, en particulier les pays occidentaux, a gardé le silence sur toutes les atroces crimes et massacres commis par le régime d’Assad en utilisant toutes les armes internationalement interdites, y compris les armes chimiques, sans parler du siège et de la famine. Ils visent à éliminer le mouvement populaire contre l’autorité du régime, et il va sans dire que la communauté internationale aurait pu, collectivement, ou grâce à des mesures de certains grands pays actifs, mettre fin à ce à quoi le peuple syrien est exposé, si ces pays y ont intérêt.

Pas d’État kurde dans le nord

Il semble que les récentes escarmouches entre des éléments affiliés au régime et d’autres affiliés aux FDS dans le gouvernorat de Hassakah aient été un ballon de test pour l’administration Biden, animée avec enthousiasme par les FDS pour la nouvelle administration, et la conviction que Biden est l’un de leurs partisans, et peut-être, contrairement à Trump, développerait la forme de la relation avec les FDS d’une question de soutien militaire temporaire et « tactique » à une relation qui prend un caractère politique à travers laquelle les Américains reconnaissent politiquement l’administration et le contrôle des FDS, et c’est peut-être ce qui a poussé William Roback à rompre son silence, à dire clairement ce que les États-Unis leur ont confirmé à plusieurs reprises: « La situation dans cette région est différente de celle du Kurdistan irakien, et qu’il ne soutient pas la création d’un État kurde en Syrie », expliquant la forme de relation et d’alliance entre l’Amérique et les FDS, et qu’il est « venu pour vaincre «l’État islamique» et a déclaré: « Nous avons fourni une aide pour soutenir la vie des Syriens là-bas, et nous avons aidé les conseils locaux de l’administration autonome à améliorer leur travail, et nous avons fourni une assistance militaire pour renforcer le rôle des FDS contre l’organisation « Etat », et non pour contrôler le nord-est de la Syrie ».

En fait, ce que Robak a dit était exactement ce que nous, les Syriens, avons également dit à toutes les parties kurdes en Syrie à plusieurs reprises au sujet de l’impossibilité de créer une entité spéciale pour les Kurdes de Syrie, même s’ils bénéficient du soutien de tous les pays du monde. Le problème en Syrie est complètement différent. Ce que nous avons dit aux Kurdes, et ce que Robak a dit aussi, toutes les forces et partis kurdes le savent bien, car ils savent que la réalité des Kurdes en Syrie est différente de la réalité des Kurdes d’Irak, donc en Syrie il n’y a pas de problème kurde d’un point de vue politique ou historique, et un cas de cette ampleur ne peut être créé à partir de rien, d’autant plus, aucun élément démographique ne justifie une telle tendance, car la présence kurde en Syrie est limitée à trois endroits syriens géographiquement séparés, et contrairement à la propagande qui a été utilisée depuis le début et pendant la révolution, le terme « zones kurdes »la présence kurde ne constitue pas dans aucune de leurs zones dans la bande frontalière adjacente à la Turquie une densité de population qui nous permet de parler des régions ou territoires kurdes, sauf à l’intérieur des frontières de certains villages et banlieues.

L’avenir des « SDF »

Au contraire, Roback fait référence à des problèmes évidents de la politique étrangère américaine, qui sont connus pour ne pas être généralement soumis à l’humeur de telle ou telle administration, et en dehors de la propagande électorale, il y a une marge pour chaque nouvelle administration américaine qui lui donne le droit de mener à bien des tâches et mettre en œuvre des politiques qui doivent nécessairement être pleinement compatibles avec la politique générale et étrangère américaine, par conséquent, dans les relations de l’Amérique avec un pays important comme la Turquie, il ne faut pas s’attendre à des changements radicaux et rapides dans les relations bilatérales s’étalant sur des décennies, et à partir d’ici Roback confirme que les autres affaires que la partie américaine a faites, en particulier l’ancien envoyé en Syrie, James Jeffrey, était de parler à la Turquie pour expliquer les intentions de Washington dans l’est de l’Euphrate, et dans ce contexte Robak a déclaré: « Nos conseils aux FDS a toujours été la poursuite des relations avec l’Amérique et la coalition dans la guerre contre « l’État islamique » et la fourniture de la sécurité dans le nord-est de la Syrie et des mesures de confiance et de ne pas provoquer la Turquie, comme la construction d’un État ou en utilisant une certaine idéologie ou des symboles Ocalaniens », en référence au chef du PKK, Abdullah Ocalan.

À la mi-octobre 2015, les Forces de protection du peuple kurde ont changé leur nom pour devenir les Forces démocratiques syriennes (FDS), et il s’est avéré que cela était basé sur un ordre des Américains à l’époque, cela a été confirmé par le général américain. Raymond Thomas dans des déclarations qu’il a faites en 2017 lors du «Aspen Forum Security » dans l’État américain du Colorado, et a ajouté: « Nous leur avons dit littéralement: vous devez changer de nom. Que voudriez-vous que votre nom soit autre que les unités de protection du peuple? En moins d’un jour, ils ont annoncé que leur nom était devenu les Forces démocratiques syriennes … J’ai vu en utilisant le mot « démocratie » un geste merveilleux. Cela leur a donné une certaine crédibilité. Mais sur le terrain, tout le monde connaissait les relations de ces forces avec le Partie des travailleurs Kurdes PKK « étranger », ainsi que leurs relations et leur coopération militaire avec le régime syrien, et elles restaient sans crédibilité et sans reconnaissance par toutes les parties syriennes.

L’avenir des « FDS » aujourd’hui, selon toutes les données internationales et les positions des acteurs régionaux et locaux, est principalement lié au dossier d’une solution politique globale en Syrie et à la transition politique du pouvoir, et la solution politique est liée à des accords régionaux et internationaux, en particulier entre les acteurs internationaux actifs en Syrie, sur de nombreux dossiers qui ont une relation directe sur la carte syrienne, ou dans d’autres dossiers avec lesquels la Syrie n’a rien à voir, mais ils sont utilisés lors des négociations en utilisant l’influence et l’ingérence en Syrie comme un carte dans ces fichiers. Une fois que toute étape de solution politique aura commencé, le rôle des « FDS » en Syrie prendra fin, et toutes les administrations temporaires de la région prendront fin, et au-delà de cela, il n’y aura plus de rôle pour les FDS dans sa forme actuelle et sa relation organique d’affiliation avec les « travailleurs kurdes » dans l’avenir politique syrien, et peut-être même des dirigeants actuels des FDS deviendraient l’objet de poursuites judiciaires pour crimes de guerre qui ont été commis et documentés par Amnesty International et Human Rights Watch, tout comme le régime, les milices iraniennes, le Hezbollah , le Front Al-Nousra et même certaines factions armées de l’opposition.

*Chercheur en histoire sociale et politique de la Syrie

La Russie répond au bombardement de « Hmeimim » et s’abstient de soutenir le régime


روسيا ترد على قصف "حميميم" وتمتنع عن دعم النظام

Al-Modon – 11/02/2021

Les forces du régime syrien et les forces russes ont bombardé les villages de Jabal Al-Zawiya, au sud d’Idleb, jeudi, après des allégations selon lesquelles des roquettes auraient été tirées sur la base russe « Hmeimim » sur la côte syrienne.

Des sources locales ont signalé que des victimes civiles avaient été enregistrées à la suite des bombardements d’artillerie de villages de Jabal Al-Zawiya, en plus de la destruction de 4 maisons et de plusieurs magasins dans le village d’Al-Bara et dans d’autres villages, dont Sfouhen, Al-Fatirah, Al-Qarqour et Al-Ankawi, tous situés dans les zones de désescalade du nord de la Syrie.

Le commandant des forces russes en Syrie, l’amiral Vyacheslav Sytkin, a annoncé que les surveillances de défense aérienne russes avaient réussi à repousser une attaque contre la base « Hmeimim » dans la campagne de Lattaquié, en utilisant des lanceurs de missiles à longue portée.

Siykin a expliqué que la surveillance aérienne a observé que la source de l’attaque se trouvait dans des sites sous le contrôle de « groupes armés » dans la zone de désescalade d’Idleb.

D’autre part, les médias russes ont rapporté que les forces russes et turques avaient mené des exercices conjoints dans le gouvernorat d’Idleb, dans le but d’améliorer le traitement nécessaire lors de la conduite de patrouilles conjointes dans la région.

L’agence russe « TASS » a rapporté que les exercices se sont déroulés dans la ville de Saraqeb, à l’est d’Idleb, au cours desquels les militaires russes et turcs se sont entraînés à marcher en un seul convoi, repousser les attaques et évacuer les blessés.

L’agence a noté que les militaires russes et turcs utilisent un système spécial pour les signalisations lumineuses pendant les travaux conjoints, et du côté russe, des véhicules blindés de type «BTR-82A» et des blindés « Tiger » ont participé aux exercices, et di côté turc, des véhicules blindés de type « Kirby ».

Ces exercices sont le prélude à la reprise des patrouilles conjointes turco-russes sur la route internationale « M-4 » dans la campagne d’Idleb, lors de laquelle les patrouilles avaient été attaquées auparavant, et des groupes armés « inconnus » ont annoncé l’adoption de certaines de ces attaques.

Le bilan de la voiture piégée à Afrin (du 29 janvier) est passé à 8, dont la moitié étaient des enfants


Le 31 janvier 2021 – OSDH

Gouvernorat d’Alep : L’Observatoire syrien des droits de l’homme a suivi l’augmentation du nombre de morts suite aux violents bombardements qui ont eu lieu le 29 janvier à Afrin, à 8 martyrs et morts, dont 4 enfants, tous morts dans l’explosion d’une voiture piégée dans le quartier industriel de la ville sous le contrôle des forces turques et les factions dans la campagne nord-ouest d’Alep, il est rapporté que le nombre de martyrs et de morts est susceptible d’augmenter car il y a 27 blessés, certains parmi eux dans des conditions graves, et parmi les blessés, il y a 8 enfants de moins de 18 ans.

L’Observatoire syrien a indiqué que le nombre de pertes humaines continue d’augmenter en raison des violents bombardements dont la ville d’Afrin a été témoin, samedi dernier après-midi, alors qu’il est passé à 6 victimes, dont 3 enfants, le nombre de ceux qui ont été martyrisés et sont morts. lors de l’explosion d’une voiture piégée dans le quartier industriel de la ville sous le contrôle des forces turques et des factions dans la campagne nord-ouest d’Alep, et selon les sources de l’Observatoire syrien, le véhicule piégé est une grue que le conducteur ne savait pas que sa grue a été piégée, et qu’il était accompagné par ses enfants quand elle a explosé. Il est à rappeler que le nombre de martyrs et de tués est susceptible d’augmenter en raison de 29 blessés, dont certain sont dans des états graves, parmi ces derniers, il y a 9 enfants moins de 18 ans.

20 morts et des dizaines de blessés lors de trois attentats successifs dans le nord de la Syrie … et Ankara accuse les “FDS”


20 قتيلاً وعشرات الجرحى في ثلاثة تفجيرات متتالية شمال سوريا… وأنقرة تتهم “قسد”

1 février 2021 Hiba Muhammad

Idleb – Damas – «Al-Quds Al-Arabi» et agences: le nord de la Syrie a été secoué par 3 bombardements dans une escalade majeure dans 3 zones sous le contrôle de la Turquie et de l’armée nationale syrienne, dans la campagne d’Alep, au nord-ouest de la Syrie près de la Frontière turque, en moins de 24 heures, tuant environ 20 personnes, y compris des femmes et des enfants.

Des sources locales ont déclaré qu’au moins 6 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés à la suite d’une explosion d’une voiture piégée près de la ville d’Azaz dans la campagne nord d’Alep, suivie d’une opération similaire au cours de laquelle 6 des membres de l’armée nationale syrienne ont été tués par l’explosion d’une voiture piégée à leur poste de contrôle près de la ville « Bazza’a » dans la campagne orientale d’Alep, et précédé par le bombardement du centre-ville d’Afrin dans le nord, tuant 8 personnes samedi soir, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Des militants locaux ont déclaré à «Al-Quds Al-Arabi» qu’une voiture piégée a explosé dans un marché populaire de la rue du Centre culturel près du siège du Gouvernement intérimaire syrien dans la ville d’Azaz, tuant 6 civils, dont une fille et deux femmes, et en blessant plus de 25 autres.
Dans le même temps, au moins 6 membres de l’armée nationale syrienne ont été tués à la suite de l’explosion d’une voiture piégée à un poste de contrôle militaire de l’armée nationale près de la ville de «Bazza’a» dans la campagne orientale d’Alep. Des sources locales ont déclaré à «Al-Quds Al-Arabi» que la voiture, conduite par un kamikaze, avait explosé après avoir été arrêtée par des membres de la «division Hamzat» à un poste de contrôle militaire près du village de «Umm Shekif» à Baazaa, à l’est d’Alep, à 5 km à l’est de la ville d’Al-Bab. Le bombardement a été suivi d’un bombardement mutuel, qui a été lancé par les forces des « FDS » avec une artillerie lourde, visant les postes de contrôle de l’armée nationale près de la ville de « Kafr Khacher ».

Dans la ville d’Afrin, samedi soir, une explosion similaire a éclaté, tuant 5 civils, dont 3 enfants, et en blessant plus de 20 autres, dans l’explosion d’une voiture piégée dans la zone industrielle du centre d’Afrin. Un journaliste de l’AFP à Azaz a vu une voiture brûler sur les lieux de l’accident, tandis que des piétons se précipitaient autour d’elle, et l’un d’eux transportait un enfant enveloppé dans un tissu taché de sang. Ankara a accusé les combattants kurdes, qu’il qualifie de «terroristes» des unités kurdes, d’être l’auteur. Ankara et son allié local dans le nord de la Syrie accusent les (FDS) dirigées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), d’avoir mené les attentats à la bombe ce qui a été souligné dans un communiqué officiel turc dimanche, qui considérait que «L’organisation PKK n’a d’autre but que de verser le sang dans le nord de la Syrie».

Rached Hourani, chercheur à la Fondation syrienne pour les études et la recherche sur l’opinion publique, a estimé, dans une interview accordée à « Al-Quds Al-Arabi », que la région était entourée de pouvoirs différents et incompatibles, et par conséquent, la question des attentats à la bombe, selon l’avis du porte-parole, les « FDS » pourraient être être derrière, dans le but de délivrer un message à la Turquie et les factions qui le soutiennent confirmant leur capacité à influencer fortement dans leurs zones de présence. De plus, le régime et ses agents pourraient être à l’origine de ces attentats selon la vision de l’orateur « en recrutant des agents sous la pression des conditions de vie dans la région, et il voulait les intensifier à ce moment en raison de l’approche des élections et en essayant de se vendre que les zones hors de son contrôle sont turbulentes ».

Pour sa part, la Coalition syrienne des forces révolutionnaires et d’opposition a estimé que les villes et villages de la campagne nord d’Alep « sont confrontés à une campagne terroriste avec des pièges ». Dans un communiqué officiel, la coalition a demandé à toutes les forces, institutions et armées de la révolution sur le terrain de prendre des précautions et d’élever le niveau de coordination. La coalition a confirmé que le régime et ses alliés de la milice iranienne et leurs outils terroristes, y compris la milice du PYD, sont derrières ces crimes brutaux.

À Al-Hassakah, dans le nord-est de la Syrie, un membre des forces du régime syrien a été tué et 4 autres blessés, lors d’un affrontement avec le « YPG / PKK » (l’organisation terroriste selon la classification turque) dans la ville de Hassakah, dans le nord-est de la Syrie.
Des sources locales ont rapporté dimanche au correspondant de l’Agence Anadolu, qu’un membre des forces du régime syrien avait été tué et 4 autres blessés, à la suite d’un affrontement avec l’organisation terroriste dans le contexte du « siège » imposé par cette dernière sur le carré de sécurité dans la ville de Hassakah. Cela vient à la lumière de la tension persistante et du siège du « FDS » des forces du régime dans les villes de Qamechli et Hassakah depuis le début du mois de janvier.