Le retrait des États-Unis modifie les équations dans la région –
January 17, 2019 Leave a comment
Le retrait des États-Unis modifie les équations dans la région
Abdul Wahab Badrakhan le 17 janvier 2019
Les responsables arabes qui ont reçu le secrétaire d’État américain ont dû oublier leurs peurs et leurs soupçons pour s’occuper des vieilles-nouvelles idées qu’il avait proposées. Mais la réalité à laquelle ils sont confrontés contredit en grande partie le tableau présenté par Mike Pompeo: tout le monde est d’accord avec lui pour lutter contre le terrorisme et ne le sont plus lorsque Washington s’abstient d’identifier les commanditaires de groupes terroristes. Tous sauf l’Irak manifestent leur solidarité avec les États-Unis dans leur mobilisation contre l’Iran, mais ils ne constituent pas la même approche du danger iranien ni une volonté égale de contribuer à y faire face. Alors que tout le monde est d’accord pour construire un processus politique en tant que solution au conflit au Yémen, mais le suivi de la position américaine qui se caché derrière la position britannique montre que Washington n’inclut pas le Yémen au cœur de sa stratégie anti-iranienne. Tout le monde se félicite de « l’unité de position » et en particulier du maintien de la « cohésion » du Conseil de coopération du Golfe, mais ils sont convaincus que Washington a surmonté la gestion de la crise du Golfe.
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Le retrait va changer beaucoup, le plus important, c’est de ne pas transformer la recette du chaos qui viendrait s’ajoutent au chaos existant, laissant la région aux prises de la Russie, de l’Iran, d’Israël et de la Turquie pour collecter leurs intérêts et leur influence. Chacun de ces pays a déjà prouvé ce qu’il pouvait, et aucun d’entre eux n’est intéressé par la paix et la stabilité tant attendues par les Syriens, les Iraquiens, les Yéménites, les Palestiniens et les Libanais. Alors que ces pays se préparent à une phase de conflit entre eux, cependant, ils vont se heurter à l’« héritage d’erreurs » des Américains, en particulier s’il laisse le terrorisme « sans appel », laissant l’Irak sous le coup d’une solution laissée à la merci de l’hégémonie des mollahs et des milices et tel qu’on a laissé les syrien de l’intérieur et de la diaspora victimes du régime criminel et tel qu’on a laissé les Palestiniens au remercie des gouvernements dont les membres se démènent pour être plus sauvages les uns plus que les autres. S’il est vrai que quiconque contrôle la Syrie et l’Irak contrôle la carte du Moyen-Orient, il est certain que celui qui abandonne la Syrie à ce moment historique de son épreuve a peut-être combattu « Daech » », sans savoir d’où cet organisation venait et qui l’avait créée, protégée et bénéficié de son terrorisme, ou il le savait et et malgré cela il est décidé de laisser la Syrie à « Daech » et à ceux qui veulent que le terrorisme continue d’être un outil d’influence, et cela s’applique spécifiquement aux régimes syrien et iranien.
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À l’exception de l’exclusion publique du sort du chef du régime syrien, la Russie n’a rejeté aucun des objectifs américains, mais a toujours cherché à négocier “tout ou rien” (la politique de défense de la Syrie, de l’Ukraine et de l’OTAN …), et son emploi lié à la crise syrienne à un accord global, ne lui a jamais été proposé. Avec le retrait des Etats-Unis, les chances de négociation vont diminuer et la Russie aura du mal à trouver une solution politique avec ses partenaires du processus Astana, sans avoir à faire de concessions aux Américains et aux Européens qui n’ont pas répondu à son insistance pour activer le dossier de reconstruction. Malgré les importants intérêts réalisés par Moscou avec les Arabes dans le contexte de la crise, Moscou maintient son alliance avec l’Iran et parie fortement sur une alliance avec la Turquie en échange d’une sphère d’influence en Syrie. Le maintien d’un certain degré de coordination avec Israël pour frapper l’Iran semble être une invitation permanente des États-Unis à ouvrir le marché aux compromis.
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Moscou avait donné son accord de principe à la « zone de sécurité » et son désir de piéger définitivement la Turquie la poussant vers l’axe Russe, et l’éloigner davantage avec Washington sur cette « région », la Turquie a donc préféré ne pas risquer ses relations avec l’OTAN. La franchise entre Vladimir Poutine et Erdogan sera difficile, car les comptes du premier peuvent changer tant que Erdogan essaye de jouer avec lui et Trump en même temps. Idleb sera à nouveau l’essai du rapprochement des deux présidents, d’autant plus que Ankara a laissé «l’organisation Hay’at Tahrir al-Cham / l’ancien Front Nosra» pour étendre son contrôle et s’étendre. C’est la première fois qu’Al-Qaëda est en mesure d’imposer son autorité sur un territoire de la géographie syrienne égal à la taille du Liban, tant que les Turcs le permettent, il leur appartient de changer la situation.
الانسحاب الاميركي يغيّر المعادلات في المنطقة