Cibler les réfugiés: la honte de l’humanité !
5 mars 2020 – L’avis d’Al-Quds Al-Arabi
En réponse à une question posée par des militants de réfugiés de différentes nationalités lors d’un récent atelier de recherche dans une université britannique s’ils changeraient d’avis s’ils connaissaient l’ampleur des risques auxquels ils seraient confrontés, la réponse des Syriens et des Irakiens en particulier s’est concentrée sur le fait de dire qu’ils seraient morts dans les deux cas, et qu’en cas d’asile illégal ils auraient un rôle à jouer dans une décision concernant leur vie ou leur mort, au lieu de rester à la merci des criminels de guerre dans leur pays.
D’autre part, des militants ont diffusé une vidéo d’un jeune palestinien avertissant les réfugiés des dangers de traverser la mer et des mensonges des passeurs sur la facilité d’accès ouvrant la porte aux rêves européens devant eux, à un moment où un pourcentage élevé d’entre eux se noie et meurt chaque jour, et s’ils parviennent à atteindre les îles grecques, ils feront face aux fléaux et seront entassés dans camps indignes, même cette option n’existe plus avec la décision des autorités grecques d’affronter les réfugiés par la force pour les renvoyer en Turquie. L’organisation britannique «Forensic Architects» a confirmé hier le meurtre d’un demandeur d’asile syrien par les gardes-frontières grecs et a documenté l’utilisation de balles réelles contre les demandeurs d’asile essayant de passer du côté grec.
Tandis que d’autres organisations, comme l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, ont condamné les graves violations des droits de l’homme commises par les autorités grecques, et la Fédération internationale de la Croix-Rouge a condamné l’utilisation des migrants comme “armes politiques” et a appelé l’Union européenne à respecter la “dignité humaine”, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves La Drian, a maintenu cette «utilisation politique» des réfugiés en disant que «l’Europe ne se pliera pas au chantage» pratiquée par la Turquie et que «ses frontières resteront fermées».
Cela se produit à un moment où les «criminels de guerre» représentés par le régime syrien et ses alliés continuent de viser les civils qui sont restés avec des exécution sur le terrain, arrestation et disparition forcées, ou en ciblant ceux qui ont fui leur brutalité avec des frappes aériennes et des bombardements, comme cela s’est produit hier lorsque des raids russes ont visé un rassemblement de personnes déplacées après minuit, près de La ville de Maarat Mesrine dans la campagne nord d’Idleb, qui a entraîné la mort de 16 civils, dont des enfants, pour rejoindre plus de 2100 civils, dont 600 enfants, tués depuis le début de l’accord de Sotchi en septembre 2018, et la décision de l’offensive syro-russe d’envahir Idleb depuis novembre 2019 elle a entraîné le déplacement de plus d’un million et 30 mille civils.
La Turquie, en autorisant les réfugiés à quitter ses territoires vers l’Europe est une décision lourde au sens politique et symbolique, d’une part, elle donne un élan à la propagande de la droite extrémiste européenne, et d’autre part, elle les montre livrées à leur destin et augmente le niveau de sentiments de disposition au sein des tendances politiques turques de droite.
Tout cela n’excuse pas le régime syrien, qui est le premier responsable de cette catastrophe et l’organisateur du dynamisme de l’extermination et du déplacement, et il était notable que son président Bachar Al-Assad est sorti pour parler du «chantage» de la Turquie en Europe en lui envoyant des réfugiés à un moment où il n’a pas cessé de les bombarder durant 9 ans, ce qui nous ramène à l’idée exprimée par les réfugiés dans l’atelier de recherche susmentionné, que la décision d’asile est la dernière chose que les personnes ciblées par les formes de mort et de destruction doivent faire pour pouvoir sauver leur vie d’un système basé sur l’extermination de ses citoyens.
استهداف اللاجئين: عار البشرية!٠
٥ آذار ٢٠٢٠
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