DES ATTENTATS PERPÉTRÉS PAR LE RÉGIME
April 2, 2014 Leave a comment
DES ATTENTATS PERPÉTRÉS PAR LE RÉGIME
Fin 2011 et début 2012, des attentats spectaculaires secouent Damas. Le premier attentat s’est déroulé le 23 décembre 2011, devant le siège de la sécurité d’Etat à Kafr Sousseh. D’autres ont suivi, le 17 mars 2012, devant le siège du service de renseignements de l’armée de l’air, les moukhabarat jawwiyeh, et devant celui de la sécurité criminelle… « Toutes ces opérations spectaculaires ont été le fait du régime », assure le général Ahmed Tlass.
- L’attentat du 17 mars 2012
« S’agissant de l’attentat contre le service de renseignements de l’armée de l’air, il faut préciser d’emblée que le bâtiment était vide. Il était gardé, mais, dans la perspective de l’attaque, il avait été vidé de son mobilier et ses occupants évacués. Comme les caméras de surveillance l’attestent, le minibus qui a sauté devant son mur d’enceinte était resté parqué deux jours près du lieu où il a ensuite explosé… La télévision a présenté les cadavres de 25 victimes. Deux ou trois d’entre elles au plus avaient été tuées dans l’attentat. Elles passaient malheureusement par là. »
- L’attentat du 23 décembre 2011
« L’un des attentats du 23 décembre 2011 avait pris pour cible le siège de ce qu’on appelle Far’ Al-Mintaqa de la sécurité d’Etat (renseignements généraux). Quelques minutes après l’explosion, le général Rustom Ghazaleh, directeur de cette branche, était déjà sur place. Les médias officiels ont affirmé que l’opération avait fait 45 morts, ce qui est un record. Mais je puis vous assurer que la majorité des personnes censées avoir péri à cette occasion étaient en réalité décédées ailleurs et autrement. (…) Il ne fait aucun doute que cette affaire-là aussi a été montée par le régime. Certains officiers des services de renseignements disent même en privé leur conviction que l’ordre de mener de telles opérations provient de Bachar Al-Assad en personne. »
« D’où venaient alors les cadavres ? Ils avaient tout bonnement été amenés sur les lieux. L’un de mes amis m’a raconté qu’un commerçant de sa connaissance, à Homs, est propriétaire d’un camion réfrigéré. Il lui sert au transport des fruits et légumes. Les moukhabarat sont allés le trouver et lui ont ordonné de les suivre avec son véhicule. Ils se sont rendus à l’hôpital militaire de la ville qui fait face à l’Académie militaire appelée Ecole de guerre. Il a garé son camion à l’intérieur de l’hôpital et on l’a prié d’attendre. Ils ont ouvert le camion et y ont entassé des cadavres. Puis ils lui ont dit de prendre la route pour Damas où ils l’ont escorté et où les cadavres ont été débarqués. Le lendemain, les attentats ont débuté, montrant des corps en décomposition… »

Siège des moukhabarat jawwiyeh après l’attentat du 17 mars 2012
Pour lire les 4 parties du témoignage :